Le Journal de la Haute Marne, 05.08.2018
Le Tour Alternatiba, mouvement citoyen pour le climat, et l’AlterTour, sorte de tour de France des initiatives en faveur de la transition écologique, sont passés par Saint-Dizier, hier. Les cyclistes de ces deux associations ont été rejoints par une soixantaine de Bragards.
«On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat !», entonne Irène dans son micro, suivie de très près par un joyeux cortège de deux roues, dont des triplettes et quadruplettes. Hier, l’arrivée des cyclistes du tour Alternatiba et de l’AlterTour n’est pas passée inaperçue dans le centre-ville. C’était le but.
Le Tour Alternatiba, grand périple à vélo destiné à parler du dérèglement climatique et des problématiques sociales et à mettre en lumière les alternatives et les initiatives pour changer de modèle de société et l’AlterTour, sorte de tour de France des initiatives en faveur de la transition écologique se sont réunis, hier midi, place Aristide-Briand pour faire entendre leur voix. «À deux, nous sommes plus forts et plus visibles. De plus, nos méthodes d’actions sont complémentaires», sourient Fanny Delahalle, militante de l’Alternatiba et Julie Lefort de l’AlterTour. Pour ces deux associations, l’idée de partir sillonner les routes de France pour «mettre en lumière les alternatives concrètes pour agir face au dérèglement climatique» a germé il y a quelques années. Des paris fous mais qui portent leurs fruits. Car les deux collectifs ont été visibles, hier, dans le centre-ville.
Une «vélorution» à 80 personnes
« À chaque étape, on fait une vélorution, détaille Fanny, du Tour Alternatiba. C’est un rassemblement de véhicules non motorisés, qui milite pour que la mobilité douce prenne une plus grande place.» Pour les deux collectifs, la«vélorution» – contraction entre vélo et révolution – permet de se faire connaître et de promouvoir le deux-roues comme un moyen de transport plus sain et plus solidaire.
Car oui, les bénévoles du Tour Alternatiba et de l’AlterTour en sont persuadés : «Si l’urgence climatique est bien réelle, il existe des alternatives pour éviter le dérèglement climatique.» C’est le but principal de ces deux tours de France cyclistes : découvrir les initiatives écologiques et solidaires qui se développent sur notre territoire. Le Tour Alternatiba va parcourir près de 5 800 km à vélo cette année. Ce qui les motive chaque matin ? « Je n’ai pas envie de cautionner le monde où l’on vit. Entre la surconsommation, l’obsolescence programmée… notre système de consommation n’est plus viable. On vit actuellement à crédit», déplore Fanny Delahalle. Chez l’AlterTour, le son de cloche est le même. «Nous mettons la main à la pâte et parmi toutes les actions que l’on propose, il y a forcément quelque chose qui correspond aux gens. Il est important de se bouger pour que la situation climatique change, assure Julie Lefort, en digne représentante de la génération climat actuelle. Pour la «vélorution», 60 personnes se sont jointes au cortège militant.
«Le nucléaire, c’est l’énergie du passé»
L’autre cheval de bataille des deux associations est la lutte contre le nucléaire. Sur la place Aristide-Briand, Alternatiba a monté un village festif, mettant en lumière la panoplie des alternatives pour prévenir le changement climatique. Pourtant ce qui attire le plus l’attention, ce sont les slogans anti-nucléaires. Le cortège avait prévu un second rassemblement à 19 h, hier, devant Cigéo, pour une manifestation pacifique contre ce projet d’enfouissement des déchets. «Le nucléaire est l’énergie du passé. Elle est dangereuse et incontrôlable. Ses conséquences peuvent être terribles. Les déchets représentent un fardeau mal maîtrisé non seulement pour nous mais aussi pour les générations futures», garantissent Julie Lefort et Fanny Delahalle. Pour elles, sortir de ce modèle énergétique est non seulement réalisable, mais souhaitable en termes «d’emplois, de qualité de l’air…»
C’est en unissant leurs forces, qu’Alternatiba et l’AlterTour espèrent faire connaître leurs actions. Car «les solutions pour changer de modèle énergétique sont connues et les citoyens de la Haute-Marne sont déterminés à agir pour mettre en œuvre ce changement. Alors ne lâchez rien, et bravo à tous», conclut de la plus belle des manières Fabien Goblet, l’organisateur de l’étape bragarde de l’AlterTour.
J.R., Le Journal de la Haute Marne, 05.08.2018