Ouistreham. Le Camo accueille l’Échappée normande de l’AlterTour

MathieuEchappée Belle, Édition 2018, Revue de presse, Normandie

L’Échappée belle normande est un parcours parallèle de l’AlterTour, sorte de Tour de France des initiatives en faveur de la transition écologique et sociale. La quinzaine de cyclistes de l’Échappée a fait halte jeudi 19 juillet 2018, à Ouistreham. Le temps d’un repas partagé avec les migrants, organisé par le Camo (Collectif d’aide aux migrants à Ouistreham).

L’initiative

Depuis onze éditions, l’AlterTour se propose d’aller à la rencontre de porteurs de solutions pour la transition écologique et sociale. Une opération qui dispose d’une certaine logistique (camions, prêts de vélos, etc.), et réunit environ une soixantaine d’altercyclistes. Il existe une déclinaison « light » de cette initiative : les Échappées belles, durant lesquelles les participants viennent avec leurs vélos personnels et assurent le transport de leurs bagages. Mais le principe est le même : aller au-devant d’associations ou d’acteurs locaux, « mais aussi soutenir des luttes et des résistances », explique Dominique, l’une de ces altercyclistes.

Partie le même week-end du 14 juillet 2018 que l’AlterTour (qui reliera Amiens à Strasbourg), l’Échappée belle normande a démarré son périple à Cherbourg, « sur le thème de la place des vélos dans la ville, indique Dominique. Nous avons organisé un vélorution, contraction de vélo et révolution ! » L’autre message que souhaitent (em) porter les participants à cette Échappée, originaires de toute la France, et même de Belgique, « c’est de s’interroger sur la solution à trouver pour les déchets nucléaires, poursuit Emmanuel, venu de Granville. Les piscines de La Hague et de Flamanville débordent, un centre d’enfouissement est en projet à Bure. Nous, nous disons que la meilleure solution est de ne pas en produire. » Ainsi ces cyclistes ont mis sur leur vélo des répliques de fûts de transports, ou des housses jaunes flanqués du fameux sigle de la radioactivité.

Variété des initiatives

Ouistreham figurait parmi les étapes de ce parcours : le Camo (Collectif d’aide aux migrants à Ouistreham) les a accueillis pour un repas partagé avec environ 80 migrants. « La veille, nous étions à Barbeville pour parler monnaie locale, indique Philippe, venu lui de l’Ariège. Ce soir, nous serons dans une ferme de culture de la spiruline et nous pourrons échanger avec l’entreprise Dans ma culotte. »

Ce week-end, les participants iront visiter la réserve des volontaires du marais Verdier, près du Havre, « et nous irons ensuite rencontrer des cheminots et du personnel de l’hôpital psychiatrique de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), indique Dominique. Depuis le début de notre parcours, nous avons pu découvrir une grande variété d’initiatives, et un besoin de mise en lien de leurs porteurs ».

L’Échappée belle normande s’achèvera en faisant jonction avec l’AlterTour jeudi 26 juillet 2018 à Gonnesse (Val-d’Oise), où est prévue la construction d’un centre commercial « sur des terres agricoles ».

Nathalie Lecornu-Baert, Ouest-France, Le 19/07/2018