Après un jour de BLADE (balade de lieux à défendre) dans Nantes, aujourd’hui c’est départ pour Saint Père en Retz. Témoignage de deux altercyclistes.
Contre le projet de surfpark : Zad ou pas Zad ?
Le long des 30 kilomètres à travers gouttes de pluie et pentes douces boisées, on rigole avec les thèmes de flèches proposés par Manek, 11 ans et au taquet ! Ce matin c’est « les métiers », et cet après midi « les animaux ». Le vent dans les yeux, les altercyclistes sont inspirés et fluidité est le maître mot. En toile de fond, on se demande un peu dans quoi on va atterrir le soir. Car on n’est pas que là pour rigoler ok ? Les organisateurs nous parlent d’un projet contre un surf park sur des terres qui se font racheter aux paysans du coin, ça on a bien compris que c’était une hérésie totale mais…. Zad ou pas Zad ? Telle est la question.
Ca tourne mal : les flics ? Non, les voisins paysans
A midi, dans une salle des fêtes prêtée par la commune, au moment où le groupe allait se scinder en deux pour savoir où dormir – sur la zad elle-même ou un lieu plus « safe », à 7 kilomètres – le téléphone sonne et nous informe que le début de l’occupation tourne mal : les flics ? NON les voisins paysans sont intervenus et la mobilisation monte en pression ! 20 kilomètres de vélo et de demi tour après, on arrive un peu en retard mais sous les applaudissements des 400 personnes présentes. Ca fait tout drôle ! Vélos à la main, on croise le référent du mouvement, un paysan engagé dans le projet de préservation des terres paysannes, et forcément contre le surf park ! C’est un homme solide mais accablé et choqué qui nous parle ; « je n’ai jamais vu ça entre paysans, on a frôlé la mort quoi ! Si on n’a pas les mêmes idées viens on négocie, cherche pas à m’écraser avec ton tracteur ! J’ai sauvé la vie de plusieurs personnes qui allaient y passer ! On marche sur la tête !Ils veulent pas de ZAD, voilà ! Mais merci d’être là, la lutte continue de toutes façons...»
« On se fait insulter de sale gaucho d’écolo ! » renchérit un autre lors des prises de paroles.
Nous, Altercyclistes de l’AlterTour, que faire d’autre ici et maintenant ?
Même un peu après la bataille redoutée, on se dit que le soutien commence par être présent. Avec les mollets qui retombent la pression, on monte le camps, dans un joli champs où des moutons risquent de venir nous chatouiller les pieds. « Ce ne sont pas des olives par terre les enfants », merci Bruno !
Ça sent déjà la délicieuse bouffe et on entame la soirée avec de la bière et des airs irlandais sur la scène. Le soleil baisse et les sweets en coton bio sont enfilés sur les épaules. On danse, encore et encore : c’est aussi ça refaire le monde ?
« J’espère que demain sera aussi chouette qu’aujourd’hui. »
Ce soir on a récupéré 4 jeunes ! Intervention spéciale d’Albane : « Même si au départ le groupe de cycliste me faisait penser à un camp d’hippies, il est au final très sympa, avec une très bonne ambiance. La pluie durant la journée nous a permis de prendre une douche. Pour finir cette belle journée nous avons joué à des jeux de société avec les enfants en écoutant de la musique brésilienne. J’espère que demain sera aussi chouette qu’aujourd’hui. »
Coline et Albane
Photo © Cléa Mosaïque – www.cleamosaique.com