« On avance, on avance, on n’a pas besoin d’essence ! »
Aujourd’hui direction La Rochelle pour une mini révolution de cyclistes ! Nous sommes accueillis par le collectif « Vélorution » qui déambule dans la ville une fois par mois pour promouvoir le vélo comme déplacement en ville. Son credo : « sensibiliser les citoyens à la lutte contre la pollution chimique et mentale des moteurs ». Nous paradons dans La belle Rochelle tels de joyeux lurons, taquinant gentiment les automobilistes à coups de klaxons et de « On avance, on avance, on n’a pas besoin d’essence ! », invitant les cyclistes ou piétons à se joindre à nous (« La Rochelle, enfourche ta selle ! »). Un livreur Uber Eats succombe au charme de notre cortège, ravi de faire quelques mètres avec nous entre deux courses. Cette joyeuse Vélorution est ponctuée d’arrêts dans quelques coins clés de la ville, dont l’histoire est commentée par une guide venue pour l’occasion. On (ré)apprend que La Rochelle a été un port majeur du commerce triangulaire au 18ème siècle…
« A l’AlterTour, je me suis senti.e vivant.e quand… »
Après cette virée militante et culturelle, retour à la Chèvre-Rit. Muriel et moi, nous avons eu envie de questionner les Altercyclistes sur un moment qui les a fait vibrer pendant l’AlterTour, un moment pendant lequel ils se sont sentis… VIVANTS.
Nous avons commencé avec Ivan : « je me suis senti vivant la première fois que j’ai vu des gens partir de l’AlterTour. Je restais, eux partaient. J’ai pris conscience que tout ce qu’on faisait sur ce tour était ultra-nourrissant : toutes ces rencontres, les réflexions collectives, les debriefings aussi, où tu te dis que tu fais les choses pour toi et pour les autres, et où tu apprends à communiquer, à vivre avec un groupe fluctuant. »
Célia nous confie qu’elle a trouvé « fabuleux que Hugues [un des accueillants de la veille] vienne nous chercher. Il était vraiment aux petits soins. L’endroit était magnifique, calme, accueillant. Le soleil déclinait, jaune et rouge. Je me sentais à ma place dans le groupe. ».
Fred se souvient des soirées musicales. « On pouvait vraiment être soi-même, sans être en représentation. Ici je respire pleinement intellectuellement. On se dit qu’on n’est pas tout seul, qu’on peut être pleinement soi, dans un cadre bienveillant, avec une entraide de ouf ».
L’autre Fred (ou Frédérique ? Je ne sais pas comment tu veux qu’on t’appelle. Tu me le diras quand on se reverra ?) nous dit qu’elle aime « quand on lève les bras, ce moment de consensus qui est un acte de silence. C’est magnifique, le silence. Dans ces moments-là, on quitte l’individualisme. J’aime cette capillarité de bras, l’idée de l’accord. En fait, je me fous un peu de ce qu’on va nous dire (rires). Ah ! J’aime les flèches aussi ! C’est une ruche. C’est dément ! »
Aline a aimé la baignade à Longeville, sous la pluie, le matin. Pour Daniel aussi « cette descente…voir les gens se précipiter pour aller se baigner. Tout le monde avait l’air bien. J’ai l’impression que c’était ce qu’il fallait à tout le monde ». Candice se souvient d’un jeu avec tous les enfants, chez Hugues, dans l’herbe. Pour Albane, c’était la soirée dansante dans la paille, avec le joueur de cornemuse.
Vanessa se souvient s’être fait cette réflexion, sous la pluie, sur son vélo : « ce serait super que tout le monde puisse vivre ce genre de vacances ».
Et puis Sarah : « quand avec Blue et Muriel, on a dû chercher un endroit où installer la cuisine. On a imaginé cuisiner dans des toilettes ou dehors sous la pluie. Au dernier moment, une élue de la mairie a décidé de nous accueillir contre l’avis d’un autre élu. Elle nous a confié s’être « fait remonter les bretelles ».
Enfin, Thomas : « quand j’ai fait le barbecue chez Hugues. Une équipe s’est formée spontanément, dont deux enfants, il faisait bon, le soleil se couchait. J’avais un rôle à jouer. Une discussion, aussi, avec Michel et Gérard, un débat sur l’école, la vie, autour d’un verre de rouge, dans la grange de la Chèvre-Rit. J’aime bien discuter avec les anciens qui ne sont pas devenus aigris et fachos (sourire). »
Et puis moi, eh bien je me suis sentie bien vivante durant chacun de ces huit jours d’AlterTour et pour ça, merci !
Léa et Muriel