Des antinucléaires manifestent demain, à Void-Vacon, en Meuse, pour dénoncer le transit de matière radioactive sur une entreprise du secteur, filiale d’Areva.
Dans le sillage des groupes écologistes, dont le « camp antiautoritaire et anticapitaliste » qui s’installeront près du laboratoire souterrain de Bure, en août, et de la 8e édition de l’Alter Tour, qui rejoindra le même site meusien, le week-end prochain, des antinucléaires organisent des actions, ce mercredi 15 juillet, à Void-Vacon , toujours en Meuse.
Emmenés par le groupe de musiciens militants et leur « Halage du débat », les « Bure Haleurs », tout juste de retour de Notre-Dame-des-Landes, où le projet d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) « est devenu cause nationale », plusieurs collectifs se sont donné rendez-vous devant la plateforme LMC (Le Maréchal Célestin), située sur la zone industrielle de Vé à Void-Vacon. « Une société, filiale d’Areva, installée en 2009, conçue à l’origine pour le transport de pièces de mécanique, à destination des centrales nucléaires. Mais qui, depuis deux ans, sert d’aire de repos pour des camions chargés de matière radioactive », explique Claude Kaiser, membre du collectif « Les Habitants vigilants de Void », en ajoutant : « Cette plateforme est à mi-chemin entre la Hollande et le site du Tricastin ». Evoquant ces fameux colis qui transitent par la Meuse, celui qui est également membre du NPA, révèle : « Il s’agit d’hexafluorure d’uranium UF6 qui n’est pas un produit hautement radioactif mais qui peut représenter un danger chimique en cas d’accident. » L’occasion de révéler : « Nous avons instauré une vigie pour observer les allées et venues des camions ».
A 16 h, devant la plateforme LMC
Aux côtés de plusieurs collectifs, parmi lesquels « Les Elus opposés aux déchets radioactifs » (EODRA), dont il est membre, ainsi que Bure-Stop, Bure Zone Libre, le VMC (Vladimir, Martine & Co), Claude Kaiser annonce que cette action est destinée « à expliquer aux habitants l’origine de l’implantation de la plateforme LMC : la population n’est pas informée. Tout se fait dans le plus grand secret. Rien n’est prévu en cas d’accident. La grande majorité des camions n’affiche pas le code des matières transportées. »
Une action similaire avait déjà été initiée, en 2013, par la distribution de tracts aux automobilistes passant devant le site LMC. A l’époque, un porte-parole d’Areva expliquait : « Les flux d’UF6 ont été mis en place afin de pérenniser l’activité du site et l’emploi local. Il y a une dizaine de transports par semaine. Ils ne restent que quelques heures à Void-Vacon. »
Quoi qu’il en soit, les antinucléaires se sont donné rendez-vous, demain, à 16 h, devant la plateforme LMC « pour une découverte du site puis une déambulation musicale dans les rues de Void-Vacon pour aller à la rencontre des habitants ». Avant un concert donné à 18 h, place Cugnot. Puis la projection du film « Poubelle la Vie », à 20 h, salle de la Codecom, 22 rue Louvière.
Une manifestation qui donnera l’occasion aux organisateurs de rappeler que « l’installation de la plateforme LMC a été créée dans le cadre de l’accompagnement économique du projet d’enfouissement de Bure ». Au moment ou ce projet a trouvé sa place dans la loi Macron.