Imaginez un maraîcher qui vous annonce qu’il travaille pour moins travailler, tout en gagnant décemment sa vie, avec quatre semaines de vacances par an, dont deux l’été pendant la pleine période des récoltes. Affabulations ? Folie ? Et pourtant, c’est bien ce qu’il se passe là-haut à Herbeys. La création du GAEC Les Jardins Épicés Tout est imprégnée, à la source, de cette volonté d’avoir une activité agricole sans « faire les 70 heures hebdomadaires classiques en agriculture« , souligne Aurélien, associé à la ferme. Sacré défi relevé !
Culture végétale et culture musicale
En dix ans, Adrien, Maïa, Davie et Aurélien ont réussi à mettre en place un maraîchage de 200 variétés de légumes, en bio et circuit court, tout en conservant une vie à côté. Et, comme ce sont des personnes vraiment sympas et qui aiment rassembler, ils proposent chaque année à qui veut de participer au ramassage des carottes à la ferme pour se faire payer l’apéro le soir aux sons de concerts.
Autant que la rotation des cultures… la rotation des humains
Vous avez dit la belle vie à la montagne ? « Nous sommes nos propres chefs et c’est parfois dur de lâcher. On a posé nos préoccupations pour savoir comment libérer du temps de cerveau disponible, faire autre chose que travailler. Car, s’il est important de prendre des moments de repos physique, il l’est tout autant d’en avoir pour le psychique. La première chose à faire est d’être plusieurs. On partage les responsabilités et on absorbe mieux les coups de bourre. Chacun n’a qu’un week-end d’astreinte par mois pour la vente, les autres sont pour la vie sociale. Puis l’été, nous salarions. Seul on est trop rapidement au four et au moulin. Et la règle d’or est de ne jamais prendre de retard, tout doit être planifié, rigoureux. Pour moi, l’enfer est d’arriver au boulot, de rattraper les retards accumulés et de n’avoir rien fait d’autre de la journée. Pour ça, nos réunions du lundi sont vitales : on réfléchit pour que tout soit pratique, facile et agréable pour absorber les volumes. Notre rêve est d’un jour arriver à travailler deux semaines sur trois ! »
Ivan M.