Chèvres, légumes ou bibelots, il y en a pour tous les goûts !
S’il est des lieux dont le simple nom invite à prendre son temps, l’OASIS de Gleizé en est un ! Cette association crée en 1962 par Alfred Gap, poursuit son œuvre : proposer un accueil inconditionnel à tout homme en situation de précarité. En 1970, elle investit un corps de ferme à Chantegrillet pour diversifier ses activités. En plus d’être hébergés et accompagnés dans leur projet de vie, les communautaires s’impliquent dans les différentes activités qui leur permettent de s’autofinancer à 80% : un centre de revalorisation collecte et traite près de 800 tonnes de dons chaque année ; une exploitation agricole avec du maraîchage et un élevage de chèvres pour la vente de fromages. L’Oasis c’est 30 communautaires, 50 bénévoles, 8 salariés, des stagiaires et tous les visiteurs qui font vivre le lieu. Qu’on ne s’y méprenne pas : ici on ne cultive pas l’entre soi mais le lien social entre personnes d’horizons différents ! Si l’OASIS est un tremplin pour certains, c’est aussi un lieu qui contribue à changer le regard sur les personnes en situation de précarité.
Réintégrer le monde extérieur à son rythme
« À l’OASIS on accueille des personnes qui ont eu un parcours de vie ponctué de ruptures. Ils arrivent avec leur temporalité et on la respecte. Bien sûr, l’objectif c’est que chacun puisse réintégrer une vie ordinaire à l’extérieur, mais ici, c’est la continuité et la qualité de l’accueil qui prime. Il n’y a pas d’échéances ! Si les communautaires restent en moyenne 12 à 18 mois, certains font partie intégrante des lieux, de notre histoire, ils sont un peu notre mémoire vive ! Un des communautaires est ici depuis 35 ans et ça ne pose aucun problème ! Bien sûr, il faut produire, dégager de quoi subvenir à nos besoins… Mais les communautaires n’ont pas vocation à être rentables ! Certains d’entre eux sont devenus de vraies personnes ressources avec des visions d’efficacité, comme cet ancien communautaire devenu encadrant technique, mais ça a pris du temps ! C’est aussi pour ça que nous ne voulons pas nous agrandir. Ne pas perdre la qualité des liens avec les personnes accueillies c’est essentiel ! »