A Belêtre, on ne trouve que des belles personnes
Oui, Belêtre est un vrai lieu-dit à côté de Dolus-le-Sec, en Indre-et-Loire. La coopérative paysanne a donc choisi ce nom, tout simplement. Un nom qui finalement leur va bien car il s’y vit une belle aventure collective. Elle commence par une terre qui se libère, celle de Jean-Luc, un paysan boulanger qui veut transmettre son activité. Il rencontre Mathieu, qui commence à apprendre le métier . Puis, en 2014, le maraîcher qui cultivait 2 hectares de terres chez Jean-Luc souhaite aussi arrêter. Étienne, qui vit sur place, décide de se lancer avec Lucie, la compagne de Mathieu. Martin, le fils de Jean-Luc, vient en renfort pour cultiver les céréales et fabriquer le pain avec Mathieu et Marion, l’ancienne collègue de Mathieu. Petit à petit ils sont cinq à se partager les activités sur cette ferme de 19 hectares au démarrage. Ils commencent à produire et posent en même temps leurs fondements. En 2017, ils décident de monter une coopérative : même pouvoir de décision, même salaire, quel que soit le revenu rapporté par leur activité. Sans prétentions et en douceur, ils changent le modèle agricole.
« Le temps, si tu ne décides pas de te l’octroyer, il n’y en a jamais assez »
« Dès le départ, on s’était dit qu’on aurait cinq semaines de congé par an. Et on s’y tient. Mais si on n’avait pas posé ça dès le début, ça n’aurait pas marché. Par ailleurs, notre projet global est de participer à la transformation sociale, ce qui passe par l’engagement associatif local. Avec notre fonctionnement actuel, nous n’avons pas assez de temps pour ça, on travaille trop. Donc, en ce moment, on est en phase de transition et de bilan des cinq premières années. Nous avons décidé collectivement de baisser notre salaire pendant quelques mois et d’embaucher, pour se libérer du temps une fois par semaine afin de réfléchir à nos futures orientations et se faire accompagner. On est sensibles aux questions de changement climatique, d’effondrement potentiel. Notre système dépend encore beaucoup des énergies fossiles et il y a des risques de problèmes d’eau. Même si ça nous coûte, c’est important de pouvoir prendre du recul et d’anticiper ces problèmes-là ».