Cinq semaines durant, les bénévoles de l’association Alter campagne parcourent la France. Leur but ? Faire des rencontres et partager des expériences solidaires, comme ici au camp de Norrent-Fontes.
Lorsqu’ils ont tracé sur la carte fin septembre le trajet entre Bar-le-Duc et Calais, les organisateurs de l’Alter-tour ont ciblé des étapes susceptibles de nourir leur philosophie de vie. Le camp de Norrent-Fontes s’est imposé à eux comme une évidence. Coordinateur de l’AlterTour, Mathieu Fromont s’en explique : « Nous souhaitions prendre trois heures de notre temps pour discuter avec les migrants, entendre ce qu’ils ont à nous dire, montrer notre solidarité envers eux et les personnes qui les soutiennent. » Nan Suel, présidente de Terre d’errance, était présente pour accueillir ces invités venus de Bretagne, de la région parisienne, du centre ou encore du sud-est de la France.
La plupart n’avaient jamais visité un tel camp mais celui-ci correspondait bien à l’image qu’ils s’en faisaient. « C’est notre mode de vie d’Européen qui crée tout ça. Derrière, on ne peut pas fermer les yeux et dire que ce n’est pas notre problème », déplorait Mathieu Fromont, s’adressant à Nan Suel.
Un peu plus loin, Elsa et Nico et leur bébé de seize mois participent à ce périple avec un vélo hollandais sans vitesse. « Cette rencontre nous donne envie de mieux comprendre encore ce qui se passe avec les migrants. Si nous étions nés en Érythrée, je pense que nous serions des migrants, comme eux. » En faisant la vaisselle avec les résidents, ces deux-là ont constaté à quel point le manque d’eau sur le camp pose problème. Actuellement, la ration est limitée à deux litres par jour et par personne.
Source, la Voix du Nord : http://www.lavoixdunord.fr/region/norrent-fontes-les-cinquante-cyclistes-de-l-alter-tour-ia32b54017n3000152