Propriété pas si privée

JonasAlterTour, Bourgogne-Franche-Comté, Edition 2020, Transverse

Ce dernier jour de juillet nous nous sommes arrêté.e.s en chemin pour déjeuner. Après une descente en lacets on débouche au bord de l’Ouche, ça fait du bien d’être à l’ombre des arbres, près de la fraîcheur de l’eau et sur du plat. Quelle n’est pas notre surprise de voir que notre parcours s’achève en passant les grilles en fer forgé du parc d’un château « mais… C’est écrit ‘propriété privée’, c’est un château… Vous êtes sûr.es que c’est ici ?! »

Nous sommes accueilli.es par Cécilia dont la famille de la haute noblesse a fait l’acquisition du domaine du château de Lusigny dans les années trente. Mais elle a une vision innovante de ce qu’implique être propriétaire du domaine seigneurial du village. Il y a en ce lieu trois activités, toutes tournées vers l’extérieur : le gîte qui accueille des groupes pour des séjours, formations et événements festifs ; la brasserie artisanale des sources de l’Ouche et l’association L’Arrière-pays.

Une association pour promouvoir la culture, l’écologie et la pédagogie

Cette association a été créée par Cécilia pour mettre à disposition cet espace de façon à promouvoir la culture, l’écologie et la pédagogie. Cela permet notamment d’y accueillir la fête de l’école de Lusigny ou des groupes de scouts. Il y a également des ateliers en lien avec l’entretien du lieu et qui permettent de (re)découvrir des savoir-faire par exemple la peinture des portes et portails en bois avec un mélange maison d’huile de lin, d’ocre et de farine, plus sain que la peinture qu’on trouve en magasin de bricolage ! L’entretien du parc et du bâti est source de questions : comment mettre en pratique les convictions écologiques ? Les propriétaires font preuve d’inventivité, s’aventurant sur le toit pour y gratter la mousse au lieu d’utiliser des produits répulsifs polluants ou acceptant de tailler la haie de buis centenaire plutôt que de la traiter aux phytosanitaires contre la pyrale du buis. En contrepartie ils peuvent se réjouir du fait que leur terrain est un refuge de la flore et la faune locale.
Pour conclure sur cette visite, je cite Cécilia : « bien sûr qu’on est ouvert sur l’extérieur, on a soixante-deux fenêtres !« 

D’un écrin de nature à un écran improvisé

Nous avons repris la route l’après-midi et une fois arrivé.e.s et installé.e.s à destination, nous avons pu profiter du magnifique spectacle de l’orage s’abattant sur la plaine ! La pluie n’a pas découragé les membres de l’association Cinécyclo qui ont proposé la projection sous la grange. Grâce à eux nous avons découvert une autre manière de tisser des liens, de faire des partage et des découvertes. En effet cette association se propose d’amener le cinéma en milieu rural, l’équipe se déplace à vélo et fournit l’électricité nécessaire à la projection avec une dynamo (en faisant pédaler les spectateurs !)

D’un écrin de nature à un écran improvisé sur le flanc d’un camion, encore une journée l’Altertour riche en émotions !

Louisa & Pauline