Landremont : l’étape de l’AlterTour
CERTAINS TERMINENT une séance de relaxation, pendant que d’autres réparent leur vélo. Jusqu’à ce que tout le monde se regroupe et forme un cercle pour le briefing quotidien. Dans le même temps, sont préparées des flammenkueches qui seront dégustées après, avant une soirée de repos qui promet d’être tranquille autant que sympa puisque Nicolas arrive pour jouer de la musique.
Ça se passe comme ça sur l’AlterTour qui, en ce jeudi soir, s’arrête à Soléole. « C’était évident que l’on s’arrête ici », glisse Guillaume, un des responsables. Logique parce que le gîte de Landremont colle parfaitement à la philosophie de cette manifestation cycliste très originale.
Parti de Bar-le-Duc le 18 juillet pour relier Bure dès le premier jour, l’AlterTour doit arriver à Calais le 23 août prochain, en sillonnant la Lorraine, le Luxembourg, la Belgique et pour finir le Nord-Pas-de-Calais. Ce parcours à vélo relie des alternatives qui font la promotion d’un autre modèle économique. « Qui vont à l’encontre de tout ce qui constitue le dopage de notre société. » D’où le choix de Soléole qui a fondé son expérience sur l’autonomie énergétique. Ce qu’explique Alban Gigleux, qui se présente comme un rêveur-alterna(c)tiviste, dans le recueil des alternatives édité au préalable.
« Cette année, c’est la huitième édition de l’AlterTour, et on change à chaque fois de région. En 2014, on avait traversé l’Auvergne, le Limousin et le Poitou-Charentes », raconte Mathieu. « Là, on a choisi l’Est parce qu’on n’y était pas revenu depuis 2009. » Une thématique sert de fil conducteur : après le travail l’été denier, le climat cette fois.
Ils sont une cinquantaine d’altercyclistes à prendre chaque jour le départ de l’étape définie. Personne ne reste les cinq semaines, beaucoup d’une semaine à dix jours. « On est obligé de limiter pour une question d’organisation, mais au total on devrait compter deux cent vingt participants. En touchant des publics totalement différents. »
Alimenter la réflexion
On ne vient pas là pour faire la course, chacun pédale à son rythme. Et l’on se retrouve ensemble pour le déjeuner à midi et le soir à l’arrivée. « Il n’y a aucune notion de performance physique et si quelqu’un est fatigué, il peut prendre place dans la voiture-balai. » Alors qu’un petit camion, qui transporte tout le matériel logistique ainsi que les affaires de chacun avec le couchage, ouvre la route jusqu’à l’escale suivante.
Sur l’AlterTour, on ne fait pas que rouler. « Les gens qui viennent, même si ce sont déjà des convaincus, on les amène à réfléchir sur leur propre mode de vie, la façon de consommer, et on leur donne des billes pour. » Comme avec ce débat autour de l’autogestion qui avait été organisé par le Centre culturel autogéré de Nancy la veille du passage à Soléole.
F.-X. G.
Source, l’Est Républicain : http://www.estrepublicain.fr/edition-de-pont-a-mousson/2015/07/25/landremont-l-etape-de-l-altertour