C’est après une longue et chaude journée de pédalage qu’on arrive à Villeurbanne, à l’est de Lyon. En ville, l’arrivée d’une soixantaine de vélos colorés et décorés ne passe pas inaperçue. On se fait klaxonner et les passants nous scrutent intrigués et enthousiastes. C’est au cœur de l’emblématique Carré de Soie, quartier industriel des années 20, que se trouve l’Autre Soie, notre lieu d’accueil. Abandonné depuis 2013, le lieu construit en 1926 servait d’abord à héberger des jeunes travailleuses d’Europe de l’Est. Utilisé ensuite comme caserne, hôpital, école ou encore comme centre d’hébergement d’urgence, le lieu est maintenant destiné à accueillir un gigantesque projet polymorphe porté par de nombreux partenaires.
Une occupation temporaire
Pour l’instant, c’est une friche colorée où un jardin sauvage se mélange aux murs bariolés de nombreux graffitis. Nous installons nos tentes dans le jardin et notre cuisine devant les tribunes où on nous présente le projet. L’Autre Soie est un grand projet de solidarité urbaine, d’innovation sociale et culturelle qui réunira, sur 23 500 m², différentes formes d’habitat, un équipement culturel, des espaces d’accueil, de coworking, avec des fonctions de formation, d’animation et d’économie sociale et solidaire.
En attendant le début des travaux, une occupation provisoire du site a été lancée le 20 octobre 2018 pour une durée de 2 ans. Associant hébergement d’urgence, évènements culturels et structures de l’économie sociale et solidaire, cette occupation temporaire est l’opportunité d’expérimenter une partie des usages de l’Autre Soie en attendant les travaux d’aménagements du site et de réhabilitation définitive du bâtiment. L’occupation réunit 22 structures, qui sont réparties en quatre pôles : arts et culture; laboratoire de la ville; ateliers et inclusion.
L’un des objectifs de cette occupation provisoire est d’aider à l’inclusion des plus défavorisés par l’accès au travail et la participation à des activités culturelles et des temps d’échanges. Le souhait est également de les faire participer à la vie sociale pour établir des rencontres avec les habitants du quartier et changer le regard porté sur la grande précarité.
Un concert pour conclure notre passage
Impossible de citer la multitude d’animations et d’associations présentes sur place. C’est un bourdonnement vibrant dont nous avons goûté avec délectation en restant deux jours sur place. Pour conclure notre passage à Villeurbanne, c’est un concert de musiciens à vélos qui nous ont offert une prestation sensible et poétique. Gustus et Mélo ont fait vibrer les mots avec justesse et humour pour le grand plaisir des cyclistes conquis.
Crédit photo : Isabelle Chapuis