Bienvenue à Saint-Maclou de Folleville au moulin de l’arbalète !
Ici vous trouverez pain patrimonial – produit et vendu intégralement en circuit court local – brioche et tartes aux fruits pour émoustiller nos papilles… Trône dans le paysage un moulin et un cours d’eau, accompagné le jour de notre passage d’un rayon de soleil pour le bonheur de nos pupilles. La thématique du jour : le contenu de nos assiettes. D’aujourd’hui, pour recharger en énergie nos corps, nos cœurs et nos cerveaux, et de demain, afin de tenter ensemble, d’envisager ce qu’elles pourront contenir.
Les carreaux du moulin
A l’arbalète, c’est Florent en habit de meunier qui nous présente l’historique du moulin. Construit complètement en bois, au 12è siècle par des moines, il a été agrandi et reconstruit au fil des époques et de l’évolution de son utilisation. Une amélioration notable survient des suites de l’intervention d’ingénieurs britanniques – initialement venus pour construire une ligne de chemin de fer – qui proposèrent de monter le moulin sur 3 étages pour utiliser la force gravitationnelle dans le processus de transformation du grain !
Aujourd’hui, s’il tient encore debout c’est en grande partie grâce à l’association de sauvegarde initiée par Florent et ses parents avant lui.
Un moulin d’avenir
Pour le futur, l’enjeu n’est pas moindre, faire revenir l’eau à grand flot dans le lit de la rivière qui permettrait d’entraîner la roue du moulin (le dernier en seine maritime encore équipé de son outillage d’origine). En effet, Thibaud, homme aux nombreuses casquettes – paysan, meunier et boulanger – accompagné d’une équipe de 3 salariés rêve de pouvoir perpétuer une tradition familiale et culturelle. L’écrasement du grain entre deux meules, une tournante, une dormante, s’effectue grâce à l’énergie produite naturellement par l’eau. Celle-ci se trouve guidée vers la roue grâce à un rétrécissement du lit de la rivière permettant l’augmentation de la force de son débit. Les grains quant à eux sont éjectés vers l’extérieur au fur et à mesure que l’espace entre les deux meules se réduit.
Le problème, c’est qu’à une époque, la berge qui fut construite pour guider l’eau à été détruite. Aujourd’hui, reconstruire le système se révèle simple techniquement, mais très complexe administrativement. Les études de faisabilité (difficultés posées notamment par le passage des poissons dans le barrage) ralentissent le processus et engendre des frais qui sont assumés en partie par Thibaud qui reverse dix centimes d’euros par kilo de pain vendu à l’association, ce qui a représenté un chèque de 3000€ l’année précédente. Je vous laisse faire le calcul !
Farine semi-complète ou farine intégrale, un débat mouvant
Orge brassicole, trèfle fourrager, carottes, racines d’endives, lin textile, pommes de terre, blé, triticale, pommes de terre, lentilles vertes et cameline en parallèle, voilà un exemple de rotation de culture pratiquée par l’entreprise sur un cycle de huit années pour garantir la production d’un pain répondant aux exigences du label AB. De quoi inspirer de futurs repreneurs de moulin à travers nos contrées ?
L’envie de se faire pourrait être un objet du prochain débat mouvant que vous organiserez chez vous ? Mais c’est quoi ça un débat mouvant ? Est-ce que l’on s’y enfonce lorsque l’on s’y agite de trop une fois pris dedans ? Blague à part, c’est un outil d’échange d’idées permettant de se positionner physiquement dans l’espace pour donner son opinion sur un sujet, et de faire évoluer sa position à l’écoute des arguments des autres grains de sable présent sur la plage.
Par exemple, quand un altercycliste vous dit qu’il est presque criminel de faire du dumping économique avec des poulets surgelés « produits » en Europe et subventionnés par la Politique Agricole Commune, sur le territoire africain, détruisant l’économie locale, où positionnez vous-vous ?
Nos vaches mangent le soja des affamés nous répond un paysan du coin.
La présence du feu d’artifice humain au cours de la soirée nous a emmené vers une douce transition nous laissant songeur … sur un avenir radieux.