A la bonne Eure, bienvenu au marais d’Eden de Thierry et Christine

AlterTourEdition 2021, Environnement, Normandie, Non classé

Tout est lié

« Tout est lié » est le maître mot de Thierry, ex-chercheur écologue à l’INRA, qui a tôt changé son parcours pour œuvrer pour la protection de la nature et notamment du Marais Vernier. Engagé, déterminé, efficace, il siège dans de nombreuses instances dont le Conseil National de Protection de la Nature. Avec son épouse botaniste, il a observé l’évolution de la biodiversité dans le marais et trouvé comment remédier à son déclin : classement en Parc Naturel Régional, Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope, Natura 2000, Espace Naturel Sensible, site Ramsar, aide financière par l’Agence de l’Eau, curage du Grand Etang, etc. Il a fondé l’association Les Courtils de Bouquelon, qui gère 78 ha donc 55 ha achetés sur fonds propres. Il a fait une thèse jumelée avec sa femme sur le Marais Vernier et sa gestion par les herbivores, ainsi que sur les relations des plantes entre elles (phytosociologie). Il a su aussi bien taper aux bonnes portes en utilisant toutes les possibilités légales que mettre les pieds dans l’eau, marquer les veaux nouveaux-nés et affronter les taureaux. 

Par une conférence diapo et film, une balade à pied et une autre à vélo, il nous a montré l’évolution du marais, le contexte écologique, l’occupation humaine et surtout la faune et la flore. Il nous a appris combien tous ces aspects sont interconnectés et s’impactent mutuellement : l’eau, le climat, la biodiversité, les déchets, l’action humaine. Dans les zones d’interface entre différents milieux, telles que les zones humides, on trouve plus d’espèces qu’ailleurs et une régulation du climat et du cycle de l’eau. 

Petit à petit, l’oiseau fait son nid

Le Marais Vernier, ancien méandre de la Seine, contient la plus grande tourbière de France et un grand étang naturel. L’endiguement de la Seine a fait passer la superficie de 2000 à 4500 ha. Mais le drainage et l’agriculture intensive du Plan Marshall des années 1950 ont détruit l’écosystème. Avec un plan de gestion et d’autres actions, l’association opère une restauration efficace

Nous apprenons que les prairies pâturées contiennent davantage d’espèces que les bois et beaucoup plus de vers de terre qui aèrent et fertilisent le sol, que les cigognes et autres oiseaux tapissent de leurs nids avec les poils des moutons Shetland, des vaches Highland et des chevaux de Camargue, que beaucoup d’espèces dépendent les unes des autres. 

Et dans les toits de chaume, le fil de ronce resserre mieux les bottes que le fil de fer, le Cladium des marais empêche les pics et autres d’y faire leur nid et l’iris ou la joubarbe, plantes sur le faîte, évacuent l’humidité. La nature est bien faite et Thierry contribue largement à ce qu’elle foisonne dans le Marais Vernier ! 

Dutti

© Herbert Roers