Maraîcher bio Mayennais aux multiples casquettes
C’est au bout d’une longue montée à travers Saint Georges-de-Buttavent, sous un soleil de plomb, alourdi.es par nos sacoches bien remplies, que nous découvrons les serres de Pierre Guihery du Petit Bois.
Pierre nous encourage, nous félicite, et nous atterrissons un par un sous le jet d’eau de sa serre, délecté.es de ce rafraichissement inattendu.
Transition de vie
Pierre a lancé son activité de maraichage en 2011.
Avant, il travaillait dans la médiation scientifique. Les années passant, ses besoins de cultiver son jardin et de se réapproprier sa consommation alimentaire sont devenus plus forts. Ses parents avaient des terres agricoles et il a ainsi décidé de rentrer transformer les terres familiales en terres maraichères bio.
Son frère s’était installé sur les mêmes terres, quelques années auparavant pour produire de l’orge et brasser de la bière.
Difficile pour nous de consommer plus local !
La joie au travail
Le lendemain, nous rencontrons les quatre salarié.es de Pierre et nous nous lançons dans divers projets avec iels.
Tous les postes du ramassage d’aubergines à la création de panier pour leurs client.es ont lieu dans la bonne humeur et avec le sourire. Le même sourire que celui du visage de Pierre le premier jour.
Je suis impressionnée par la bonne humeur ambiante et les relations apaisées entre toustes, malgré les conditions difficiles du métier de maraicher.e.
La bienveillance dans leur manière de communiquer entre iels me fait aussi rêver. Et si je devenais maraîchère ?
Une AMAP …
Pierre dispose de 10 hectares de terrain. Sur les 10, il en cultive 2,6. Il a de la place pour un.e associé.e. Il ne cherche pas activement mais il serait content de mutualiser son matériel avec quelqu’un.e.
La coopération, le vivre ensemble et l’humain sont essentiels pour lui. C’est dans cet esprit qu’il a co-fondée l’AMAP De la Bouche aux Oreilles à Mayenne il y a une dizaine d’années. L’AMAP regroupe aujourd’hui 5 producteurs locaux.
Pierre pour les fruits et légumes mais également des producteurs de pommes et cidres, de fromages, de produits laitiers et oeufs.
… et des légumes bio !
Sur le lieu, nous découvrons plus d’une quarantaines de fruits et légumes. Dans les serres, entres autres, des dizaines de variétés d’aubergines brillantes, douces et glissantes présentent un décors féerique. Dans les champs il y a des choux, des carottes, des patates douces, des haricots et d’autres légumes.
Pierre et son équipe nourrissent actuellement 600 familles. Dans les prochaines années, Pierre compte planter des arbres fruitiers sous serre. Pour lui, le bio n’est pas un challenge car il s’est installé en bio et ne connait pas le maraîchage conventionnel.
J’aimerais conclure cet article par la générosité débordante de Pierre.
Il nous a invité.es, tel des fléaux d’Egypte, à dévaster son champ de fraises.
Ils nous a inclu.es sans retenue dans son quotidien et ensemble, en collectif, à quarante, nous avons réalisé son rêve de livrer l’AMAP en fruits et légumes à vélo.