Le Jardin du Petit Pessicart, un lieu sauvage sur une colline niçoise

JonasEdition 2022, Habitat, Provence-Alpes-Côte d'Azur

Quitter la cuvette ensoleillée de Nice pour prendre de la hauteur.
Chauffer ses mollets sur les pentes urbanisées et les côtes macadamisées.
Descendre de sa selle au sommet d’une colline ombragée par les arbres, avec vue sur le centre-ville et la mer.

Photographies par Orianne Drouet.

C’est sur ce lieu encore un peu sauvage que commence l’édition 2022 de l’Altertour. Un terrain qui a échappé à l’urbanisation niçoise: à la place des immeubles à appartements et villas à piscine, le Jardin du Petit Pessicart s’étend sur 1 hectare sur le flanc de la colline.
Les altercyclistes entament la matinée par un chantier participatif animé cet été par Eloïse sur le lieu. « Habiter le monde autrement« , c’est ce qu’elle propose à travers une formation à la construction d’un dôme en chaux et chanvre, un type d’habitat léger et écologique.


« Il faut 90 jours pour cultiver 1 ha de chanvre, 25 ans pour des arbres. Le chanvre est donc beaucoup plus intéressant que le bois pour la construction d’habitats« , nous transmet Eloïse en introduction au chantier. Associée à la chaux, la paille de chanvre permet aussi une régulation de la température et de l’humidité tout au long de l’année.
Construire son dôme, c’est participer à la réalisation de son propre habitat, c’est proposer un mode de vie plus intégré à la nature, plus durable.

L’après-midi, le groupe prend le temps de découvrir le Jardin, présenté par Olivier, l’un des créateurs du lieu. La vocation de cet endroit est de créer un jardin pédagogique en permaculture où adultes et enfants peuvent venir se connecter à la nature, apprendre, (se) former.
L’accent est particulièrement mis sur l’enfant : les membres du Jardin rendent visite et accueillent des écoles pour les accompagner dans la transition. Le projet va plus loin encore puisqu’une école pour enfants est présente sur le lieu. À partir de l’observation de la nature, du jardinage, du vécu en extérieur, les apprentissages scolaires sont ancrés dans le réel, sont amenés par l’imprévu du sauvage, par le rythme des saisons, par les actes du jardinier et de la jardinière.

En soirée, une rencontre est prévue entre le groupe de l’Altertour et Loïc, bénévole chez Emmaüs Roya. Un témoignage fort sur l’accueil des migrants et personnes précarisées dans une petite vallée française presque enclavée en Italie, alors que l’Etat français mène une politique de refoulement des migrants et de fermeture de frontière

Guiboss