Découverte de la boulangerie paysanne : culture, moulin et fournil

PaulineAgriculture, AlterTour, Alimentation, Edition 2022, Provence-Alpes-Côte d'Azur

Un réveil matinal, mais aux airs de grasse matinée sur l’Alter tour : petit déjeuner avec les fameuses tartines bi-goût à 8 heures, puis départ à 9 heures pétantes.

La journée est construite autour de la découverte de l’activité de boulangerie paysanne de Caroline et Bruno, répartie sur trois sites différents : leurs cultures de céréales en bio à Puy Saint-Repérade, le stockage et le moulin à Meyrargues, et le fournil partagé à Cucuron.
La boucle prévue est d’une quarantaine de kilomètres, une partie des alter-cyclistes ayant déjà visité le fournil la veille, les étapes sont uniquement sur les cultures et le lieu de stockage.

Bruno et Caroline sont installé.es depuis 2 ans, après une reconversion professionnelle. Leur projet agricole a pris forme lors d’un voyage à vélo à la rencontre des gens et des métiers qui les font vivre. De retour de voyage, leur chemin est tout trouvé : Bruno souhaite de se former à la boulangerie paysanne, et Caroline à l’élevage caprin dans les Alpes.
Grâce à l’accompagnement de Terres de Liens, Bruno a trouvé des terrains pour monter son activité de boulangerie paysanne. Caroline travaille au quotidien avec lui en tant que salariée, avant qu’il et elle s’installent en GAEC une fois que leurs deux activités seront sur pied (boulangerie et élevage caprin).

En effet, pour Caroline le chemin s’avère plus sinueux que prévu. Comme il est très compliqué d’obtenir une autorisation de construction sur des terres agricoles, et très onéreux d’acheter une ferme dans le Luberon, elle commence son activité en travaillant sur la ferme d’autres paysan.nes et en travaillant avec Bruno sur l’activité de boulangerie paysanne, avant de monter son propre élevage.

Bruno et Caroline devant leur champ

A la première pause de la journée, il et elle nous racontent le fonctionnement de leur exploitation à l’ombre d’un chêne. Il.elle ont cinq cultures principales : le petit épeautre, le pois chiche, le maïs, le sarrasin et le sorgho. Et oui, pas de blé, Bruno est devenu allergique lors de son BPREA* ! Les terres sont cultivées avec un système de rotation, qui dure sept ans pour un cycle complet.
Il.elle pratiquent l’irrigation gravitaire, grâce aux canaux typiques du Luberon, et dévient l’eau dans le village à l’aide d’une martelière. Ce type d’arrosage permet de remplir les nappes phréatiques et ainsi de fournir près de 80 % de l’eau potable du territoire. Mais le dérèglement climatique se manifeste clairement ici : Bruno se souvient de la date des trois et uniques pluies de l’année.


Après cette pause cacahuète, on reprend les vélos et on se dirige vers Meyrargues pour visiter le lieu de stockage et le moulin. Après le déjeuner, où l’on déguste la spécialité locale des panisses cuisinés avec amour par les alter-cyclistes, Bruno et Caroline nous expliquent comment il.elle trient leur grains à l’aide de deux trieurs différent : étape cruciale pour éviter que la culture pourrisse.
Leur moulin fonctionne selon une technique mise au point il y a une quarantaine d’années. Deux meules, l’une dormante et l’autre tournante, moulent le grain, qui passe ensuite dans le tamis pour faire la farine. Une troisième étape a lieu pour le maïs avec un tamis plus gros, afin de faire la polenta.

Les altercyclistes devant le moulin


Après ces échanges inspirants, nous concluons la journée de vélo par une magnifique baignade dans la Durance ! De retour à la ferme de l’Escapade à Lauris, Rémi nous joue son one man show, une ode au voyage et à affronter ses peurs.

*BPREA : Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole


Article de Juliette, illustré par Guillaume