Grain & Sens
Nous avons eu le plaisir de visiter et aider le collectif Grain & Sens, situé à quelques kilomètres du centre de Boffres.
Après avoir transporté des bois de châtaigner en se motivant par des chants tous aussi variés les uns que les autres, nous voici installé.e.s devant Raphaël, un des fondateurs du lieu, qui nous en explique la genèse.
C’est à Montpellier que les trois couples fondateurs du lieu se sont rencontrés, et ont décidé de partir en quête de leur lieu idéal. Après avoir visité une vingtaine de lieux, iels se sont installé.e.s non loin de Boffres, sur un terrain comportant plusieurs hectares et une forêt, ainsi qu’une belle bâtisse en pierre détenue par une même famille depuis plusieurs générations. Leur projet a émergé suite à la formation “Comment créer une raison d’être ensemble” qu’iels ont suivi ensemble. La raison d’être du projet qui en a découlé est la suivante : un lieu de vie et de partage qui nourrit les êtres et les consciences.
Grain & Sens est est un tiers-lieu ayant plusieurs activités. La première est le logement, iels proposent deux gîtes, et différents habitats insolites type yourte et caravane en location.
Iels ont également tout un pan en lien avec la transmission et la pédagogie : les couples étant binationaux, une formation bilingue en permaculture est proposée, des eco-camp en anglais pour les enfants en lien avec la transition et de nombreux.ses woofeur.euses sont accueilli.e.s chaque année.
Raphaël et sa femme, à l’origine biologistes et chercheur.euses, ont quitté leur métier qui était devenu trop administratif et bureautique à leur goût. A Grain & Sens, iels sont devenus paysans boulangers, ainsi, iels cultivent leurs céréales (du blé ancien, sarrasin et pois chiche) et pétrissent à la main leur pâte. Iels ont nommé leur activité “la pelle des coyotes”, car les coyotes en Amérique sont des esprits qui apparaissent en période de crise pour proposer des solutions. Ainsi, c’est un appel à réagir, changer les habitudes.
L’Auberge de Boffres
Cette auberge a d’abord été achetée en 2018 par Mario et Malika, puis Arthur les a rejoints en 2019. Iels ont démoli entièrement l’ancienne auberge, puis ont reconstruit en aménageant un bar au rez-de-chaussée et des bureaux à l’étage (salle de réunion et espace de coworking).
Le lieu est ouvert depuis janvier 2021, il y a actuellement 7 associé-es qui fonctionnent en autogestion, toustes en CDI et 35h. Leur activité principale est la restauration, mais iels ont aussi une épicerie traiteur de leurs produits, un bar et une cave.
Leur fonctionnement en autogestion implique qu’iels gèrent tout l’administratif ensemble, les planning, la comptabilité etc. Arthur nous confie que ce n’est pas toujours simple de fonctionner ainsi, que des conflits parfois émergent mais c’est le jeu ! Puis, l’autogestion n’existe pas aux yeux de la loi donc il faut désigner des gérants et co-gérants…
Concernant les financements, iels font partie du groupe Grenade qui s’occupe de faire du lien et du soutien pour plusieurs SCOP (le Bieristan à Villeurbanne par exemple), ce groupe les a donc aidés en ouvrant la porte des banques, faisant du support administratif par exemple. Grenade est rémunéré par le chiffre d’affaire de chaque SCOP. Concernant les travaux qu’iels ont dû faire, iels ont été aidés par Village vivant. Iels doivent maintenant leur payer un loyer.
Concernant la vie quotidienne
Boffres fut une étape riche en émotions, rires, chants et danse : entre la chorale dans l’église, le voyage par la musique grâce à Louise la chanteuse exceptionnelle de l’auberge de Boffres, le voyage au fin fond de l’Ardèche à coup de tchik et tchak lors du bal populaire, et le partage d’amour et de mots doux lors du cercle de parole, nous nous souviendrons de cette étape, c’est sûr !
Cuuuuuumbiaaaaaaaaa