Debout, debout, debout…

JonasAgriculture, Edition 2022, Environnement, Social, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Transverse, Vélo

Debout femmes esclaves et brisons nos entraves
Debout, debout, debout…

Les voix du cœur cyclo féministe se faufilent entre les tentes et réveillent en douceur et militantisme les pédaleu.se.rs endormi.e.s. Nous nous levons en Avignon chez Olivier le maraîcher et cette journée démarre sous la pluie, une délivrance ici, pour les terres asséchées depuis des mois. La gestion de la sécheresse est au centre des préoccupations de chacun.e de nos acceuillant.e.s depuis le début de ce tour 2022.

Alors la pluie, oui ici c’est un cadeau, et c’est en souriant que les capes de pluie ressortent des fonds de sacoches et que les supercyclistes s’envolent vers le Jardin Semail.
L’association Semail du réseau «Jardins de Cocagne» pratique depuis 25 ans l’insertion par l’emploi, le maraîchage bio sur 16 ha de terres municipales et l’éducation à l’environnement. 15 000 paniers de légumes sont distribués chaque année nourrissant 350 familles dont une cinquantaine gratuitement via un panier solidaire. Mais avant tout, Semail accompagne, en échange de subventions d’État, une cinquantaine de salarié.e.s en insertion, leur offrant une montée en compétence rapide et une chance de trouver rapidement du travail.
Pauline et Patrick nous offrent une visite guidée du lieu, des serres, stocks de courges en farandoles de roux, mandala fleuri en arc en ciel de cercles concentriques, jardin pédagogique et agora/ amphithéâtre de bois. La plupart de ces aménagements ont moins d’un an et ont été pensés pour ouvrir le plus possible le lieu au public: enfants, séminaires, voisins…
Une réflexion est même en cours sur le montage d’un tiers lieu nourricier, espace inter-sociable de coworking qui permettrait la rencontre entre recruteurs et salariés en insertion.

Retour au campement, duos de yoga acrobatique à l’ombre du noyer et déjeuner haut en couleurs de légumes du soleil, polenta, chèvre frais, chou rave et melon. Chaque jour, c’est un régal sur le tour et les papilles s’émerveillent.

L’après midi démarre par un cercle de parole, moment fort en partage d’ émotions et d’écoute attentive. Tristesses de partir ou de voir partir les copaines, excitations et curiosités d’arriver, fatigue du rythme et de
la chaleur, gratitude, joie et amour. Les cœurs s’ouvrent et ça fait du bien.

Départ ensuite pour le centre ville d ‘Avignon, nous traversons la ville animée en ce dernier jour de festival et retrouvons Audrey, François et Richard dans les locaux de l’association «Roulons à vélo».
Réunissant 1400 membres, l’association créée il y a 13 ans est membre de la FUB et affiliée au réseau « l’heureux cyclage ».
Sa raison d’être : Réparer, Rouler, Militer. Elle promeut, auprès des élus et
décideurs, la pratique du vélo dans le Grand Avignon. Elle propose des ateliers d’auto réparation (2000 réparations par an), des cours de bicyclette et se finance par la vente de vélos recyclés et réparés. Lorsqu’on interroge le collectif sur ses rêves pour l’avenir, ils nous parlent du REVE en majuscule, le Réseau Express Vélo, plan cyclable sur lequel iels ont travaillé et qui vise à offrir 130 km d’aménagements cyclables de qualité aux Avignonais.e.s.

Pour aller plus loin, leur vidéo pédagogique réalisée avec le collectif WOCON résume et illustre parfaitement les enjeux de la transition cyclable dans la ville.

Retour en selle pour rejoindre Damien sur son île au sein de la ferme urbaine et agriculturelle « Surikat ». Passionné d’organisation de spectacles de rue, Damien s’est installé en tant que paysan suite à un déclic en visitant un écolieu. Il réalise que ce métier lui permet de s’épanouir en nourrissant les trois dimensions Cœur Corps Esprit.
Membre du collectif « Paysans d’Avignon », Damien développe son activité maraîchère en agroforesterie et vent ses légumes dans des magasins bio d’Avignon. En parallèle, il souhaite que son lieu soit le plus ouvert possible. Il loue des espaces de jardins familiaux et organise régulièrement des événements festifs et culturels. Les enjeux de sécheresse arrivent rapidement dans la discussion et Damien nous fait découvrir son ingénieux système d’irrigation solaire autonome. 4 panneaux photovoltaïques permettent le pompage de l’eau depuis la nappe phréatique située à 7m de profondeur. L’irrigation du terrain est donc assurée par ce puissant dispositif réalisé avec un maximum de récupération et de recyclage.

Adélaïde