Le Sahel Vert – Un lieu pour penser l’écologie sociale (2/2)

AlterTourAgriculture, AlterTour, Édition 2024, Grand Est, Education, Habitat, Social

Le soleil de ce mercredi 24 juillet se lève au Sahel Vert, nous nous réveillons dans un joyeux concerts de bêlements, cocorico et l’équipe « petit dej » entonnant sa reprise de « oh happy day » perchée au point culminant du site, une ancienne dynamitière qui fut par le passé un dépôt d’explosif des Mines de Potasse d’Alsace.

Ici, la dynamite a laissé place a une nouvelle dynamique : ce lieu expérimente depuis 2002 un « mieux vivre ensemble durable« . C’est donc collectivement ce matin que les jeunes et bénévoles du Sahel Vert et les Altercyclistes participent à la vie du lieu (soin des ânes, et moutons, potager, découpe du bois…). 

Être au Sahel Vert c’est une occasion de s’interroger sur les dynamiques sociales au sein de l’altertour. Car si une certaine diversité s’observe (de genre, d’âge par exemple), un sentiment d’entre-soi reste largement perceptible. De multiples questions émergent : Comment faire communauté sans être sectaire ? Est-il possible de changer la recette de l’altertour pour la rendre plus accessible ? Peut-on répondre à toutes les envies ? Comment aborder ces questions sans tomber dans l’écueil de l’autoflagellation ou du mépris de classe? Comment s’inscrire dans la continuité de réflexions déjà menées, des initiatives explorées ?  

Nous cheminons dans cette réflexion avec l’expérience de Nicole du Sahel Vert, qui nous invite à nous appuyer sur les membres du groupe déjà au contact des publics que nous souhaitons rencontrer et intégrer, car aller vers d’autres publics c’est aussi s’interroger et comprendre leurs rêves, leurs perception du vélo, aller chercher les points de convergence et surtout, donner de l’importance à la qualité de la rencontre. 

Au coeur de la dynamitière, des petites étincelles émergent : et si des jeunes du Sahel Vert et accompagnant.es nous rejoignaient sur une étape lors d’une prochaine édition ? Et si nous construisions des temps de rencontres / des ateliers vélos avec des acteurs sociaux ? Et si nous changions nos perceptions pour trouver les points de convergences, selon Nicole ils peuvent se situer dans l’expérience (bien que très différentes) de la mobilité : « à l’atlertour chaque étape est un espace inconnu où vous vivez aussi l’expérience d’arriver en étranger »

Libres d’explorer !

La journée du mercredi 24 juillet se poursuit par un temps libre qui permettra aux altercyclistes de partir en baignade, de visiter l’écomusée d’Alsace, ou de découvrir Les Sheds lieu associatif pédagogique, culturel et écologique, au coeur de Kingersheim dans une usine réhabilitée.

Une soirée enflammée

Une soirée enflammée se poursuit à la dynamitière, après la dégustation délicieuse tartes flambées, nous abordons un sujet brûlant avec le collectif (dé)Stocamine qui réclame depuis presque 30 ans le déstockage de déchets toxiques enfouis sous les mines de potasse et menaçant la pollution d’une immense nappe phréatique (voir article Destockons) et ayant déjà connu le drame d’un incendie dans les galeries de stockages en 2002 mettant en lumière les risques réels de cette activité.
Cette rencontre s’est déroulée en vue d’une mobilisation devant le site de Stocamine en présence d’élu le lendemain matin.

Marie-Laure