Quelques notes de guitare adoucissent le réveil picotant de 6h.

AlterTourAlterTour, Édition 2024, Grand Est, Transverse

Les adieux avec Jean-Pierre, alias JP, sont aussi touchants que la personnalité solaire de ce dernier. 
Feu d’artifice sans artifice réalisé, nous enfourchons nos biclous pour 77 km et 400m de dénivelé.

On croise les discussions que la Meuse soit si peu habitée, très cultivée, mais proie de choix pour un accaparement des terres qualifié.
Nous nous émerveillons devant les tournesols à perte de vue. Ces champs ponctuent les petits villages qui dénotent de par la majestuosité de leurs églises ou arches romaines.

Nos flèches sont au top de la créativité gymnastique dans ce dédale de ruelles. 

La soleil monte dangereusement : l’heure de la pause cacahuète est venue. Des regards inquiets scrutent les Dacia, qui, visiblement, redoublent d’effort pour se planquer…seraient-elles perdues dans ces contrées désormais méconnues?! Or, ce n’est pas le moment de sabrer l’exemplaire respect pour le code civil de ces trois derniers jours, n’en déplaise au portrait trônant dans la pièce adjacente aux toilettes.

Les chants de grillons accélèrent notre allure parmi les bocages, puis nous oscillons entre rive gauche et rive droite de la Meuse, inondées par ce printemps pluvieux. 

La pastèque servie par l’équipe cuisine nous désaltère, tandis que la rosée s’évapore des tentes étendues sur l’aire de jeux de la ville de Commercy. Cette ville a vu naître Madeleine, qui légua son nom à la célèbre pâtisserie. 

Plus que 20 kilomètres. Côte à côte dans les côtes de la D10 (oui, le code de la route nous le permet), nous essuyons quelques coups de klaxon passé la ville de Saint-Mihiel. Nous reviendrons le lendemain dans ce chef-lieu départemental et fief religieux historique. Nous reviendrons à l’occasion  d’un atelier d’auto-réparation de vélo animé par des bikeurs, nous ayant d’ailleurs rejoint depuis la pause cacahuète de l’après-midi.

Notre accueillant, « Le Moulin » est un lieu charmant articulé entre une haute bâtisse rose et une ancienne bergerie convertie en gîte pour résidence artistique, agrandie une fois la charpente refaite. Didier, ses trois enfants, Martin le brasseur et Oriane l’agricultrice nous accueillent à la Guinguette, au bord de l’étang et du puits qui arrose un moulin à eau.

Les oies demandent la parole lors du flash info et font rire aux éclats les altertouristes aux mollets refroidis. La soirée se conclue par une soupe de betterave délicieuse, un vin à la rhubarbe exquis, un cercle de parole et quelques notes de musique à l’instar du réveil. »

Léa