Christian Vélot, parrain de l’AlterTour 2009, était interviewé dans l’Humanité aujourd’hui :
Membre de la fondation Sciences citoyennes et du Criigen (1), Christian Vélot défend la création d’une haute autorité de l’expertise et de l’alerte sur la santé et l’environnement, discutée au Sénat.
Déposée le 28 août par Marie-Christine Blandin (EELV), la proposition de loi relative à la création de la haute autorité de l’expertise scientifique et de l’alerte en matière de santé et d’environnement (Haea) était présentée hier au Sénat.
Pour le biologiste Christian Vélot, se contenter de protéger le lanceur d’alerte ne suffit pas?: pour jouer son rôle, l’alerte doit être soumise à expertise.
Plusieurs organismes ont déjà la charge d’assurer la sécurité en matière de santé et d’environnement. Qu’est-ce qu’une haute autorité apporterait de plus??
Christian Vélot. Il existe tout un arsenal juridique, mais aucune disposition ne permet de protéger les lanceurs d’alerte. Irène Frachon avec le Mediator, Henri Pèzerat avec l’amiante, Pierre Meneton avec le sel…
Tous se sont retrouvés seuls, face à des intérêts financiers gigantesques, et exposés à de très fortes pressions. L’idée serait de créer un système d’encadrement qui confère aux lanceurs d’alerte un statut spécifique, les délivrant, par exemple, du devoir de réserve ou du principe de subordination.
La Société française de santé et environnement s’inquiète de la confusion induite entre alerte et expertise. Le mélange des genres n’est-il pas risqué ?
Christian Vélot. Au contraire. Se contenter de protéger le lanceur d’alerte ne suffit pas. Ce serait vider l’alerte de tout son sens. Pour pouvoir jouer son rôle, l’alerte doit être soumise à expertise. D’une part, parce qu’il peut exister de fausses alertes lancées en toute bonne foi. Il convient de toujours vérifier. Cela permet de couper l’herbe sous le pied à ceux qui nous reprochent de crier au loup à tous les vents. Et cela garantit que l’alerte soit prolongée par de nouvelles recherches et débouche sur quelque chose.
Lire la suite sur : humanite.fr