Sur le thème de l’observation de la nature, cette journée est animée par l’association Gard Nature. Tout au long de notre chemin, nous sommes tantôt accompagnés par le chant des cigales grises, noires, et plébéiennes tantôt survolés par un rollier, bel oiseau bleuté, typique des Cévennes. Mais nous apprenons aussi à reconnaitre l’ailanthe, plante invasive, dont l’association Gard Nature tente d’enrayer la prolifération.
De Calvisson à Congénie, nous empruntons notamment la voie verte, laquelle, de parole volée à un cycliste du cru, est l’ancien chemin de fer qui amenait les munitions jusqu’au plateau du Larzac…Depuis, au gré du choix des collectivités territoriales, cette voie a trouvé une nouvelle vie faisant la place au mode de déplacement doux.
Chaque étape, comme de coutume à l’AlteTour est marquée par la rencontre avec des producteurs locaux. A Congénie, c’est L’Ilôt Paysan qui nous accueille par une dégustation d’eaux florales et de tisanes et à Sommières, une coopérative de photovoltaïque dénommée Enercoso. Grâce à la contribution de ses 69 sociétaires, elle a installé 100 m2 pour 85 000 euros sur le toit d’un magasin d’alimentation biologique qui a fourni dans sa première année d’exploitation 21000 kWh, correspondant à la consommation moyenne de 5 ménages français.
A Pompignan, nous sommes accueillis sur le premier lieu d’observation et d’expérimentation de Gard Nature avec une magnifique tablée de victuailles préparées par 3 paysans membres de l’Ilôt Paysan. Plusieurs se baignent dans la petite mare juste à côté. Ce site tente de redynamiser la biodiversité de la région en reconstituant ou maintenant les aménagements des pratiques agropastorales traditionnelles, comme les lavognes (mare pour moutons), les fossés de drainage qui permettent de baisser le niveau de la nappe phréatique ou un bosquet de frênes. Dans cette région des Cévennes, le climat est très rude : il peut geler du 15 octobre au 15 mai, l’été est sec et chaud alors que l’hiver est froid et humide, provoquant souvent des inondations.
La principale culture, celle de la vigne, tend à disparaître principalement pour des raisons économiques (les raisins sont vendus 3 euros l’hectolitre), ce qui n’est pas pour déplaire à notre hôte puisque cette culture utilise énormément de pesticides en particulier du sulfate de cuivre. La plupart des vignes arrachées restent des terres en friche. Notre accueillant prévoit d’acheter de nouveaux terrains pour y planter du blé d’épeautre.
Le soir, nous campons sur le terrain de foot de la commune où nous retrouvons quelques atlercyclistes partis répondre à l’appel public pour faucher du tournesol muté dans le champ d’un paysan trompé par la désinformation des firmes semencières.
Elodie et Philippe