Étape du 27 Juillet : Attac Arles et Longo Maï

MathieuÉconomie, Habitat, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Édition 2011

Début de la journée sous une pluie d’orage bienfaisante pour les cultures mais moins agréable pour les cyclistes. Cela n’a pas empêché Raynald de chanter et rouler sous la pluie.

Sous un ciel bas et lourd, on a pu apercevoir les fumées jaunâtres de soufre de l’Etang de Berrre. On a du mal à croire que les autochtones soient fiers de pouvoir à nouveau se baigner dans l’Etang de Berre même si les dunkerquois n’ont rien à envier à ce sujet.

Petit arrêt après deux heures d’orage face à l’ancienne décharge de Marseille fermée il y a un an. On apercevait juste les mur anti-sacs plastiques qui, auparavant, recouvraient généreusement les terres environnantes de la Crau. Chacun sa m. ? certainement pas car Marseille la pluri-millénaire avait sa décharge sur une commune environnante en pleine Crau. De Charybde en Scylla : depuis, Marseille s’est « convertie » à l’incinération sans véritable tri sélectif. Petite révision aussi des principes d’irrigation évoqués la veille. D’un côté de la route, les arbres fruitiers irrigués au goutte à goutte.  De l’autre les prairies de la Crau irrigués par gravitation, un système qui a l’atout de restituer 80% de  son eau à la nappe phréatique contrairement au goutte à goutte. Illustration pédagogique de l’importance de la connaissance du milieu et des cultures et agricultures locales. Je mets ma tête à couper que la quasi-majorité des écolo-bobo (sauf les altertouristes, ça va de soi !) des villes crieraient au scandale devant l’irrigation par gravitation.

17 heures : cercle de parole suivi d’un débat avec les membres d’Attac

Corrida, Corrida pas ?

Ce cercle de parole aurait ronronné tranquillement dans un consensus mou si un pavé n’avait été lancé dans l’Etang de Berre par Jean-Claude. Celui-ci estimait qu’accepter de déjeuner la veille dans une manaderie au décor bucolique (chevaux et bovins camarguais noirs) équivalait à cautionner, selon lui, le spectacle sordide et sinistre de la Corrida. Le coup d’estoc fut porté par Guillaume qui a évoqué Victor Hugo, l’un des plus grands humanistes du XIX° et le premier militant de la cause animale (?).

Front commun paysan

Pierrot le vendéen et Pierre le camarguais se sont insurgés contre une telle approche caricaturale et primaire.

18 h : présentation du groupe Attac Arles fort de 90 membres par 7 adhérents.

Le groupe d’Arles s’est investi dans la Commission Extra-Municipale consacrée aux services publics (eau, gestion des déchets, cantines scolaires, transports publics).

Le grand loup communiste et les requins capitalistes

Attac nous a appris que la SODEXO, l’un des géants de la restauration collective, se payait le luxe d’infliger une amende de 120 000 € à la ville communiste d’Arles pour livraison insuffisante de repas à la municipalité, repas que la SODEXO s’empressait de « brader » aux communes voisines pour un coût trois fois moindre !

Universités d’été d’Attac : le groupe d’Arles a organisé trois universités d’été d’Attac

Participation au Carnaval d’Arles : Attac avait un char allégorique (« lutte du peuple contre les puissants ») lors du Carnaval d’Arles renouant avec la tradition contestataire du Carnaval.

Adhésion a différents collectifs dont le collectif « Terres Fertiles » regroupant, entre autres, la Confédération Paysanne et Longo Maï. L’un des derniers temps forts de ce collectif fut la rebaptisation de Saint Martin de Crau en « Saint Martin les Parpaings » pour abus de création de zones résidentielles et de ZAC au détriment de la préservation des terrains agricoles. Attac se réjouit du dépôt de plainte pour « dégradation de bien public » par la mairie socialiste.

« Marmite à Idées »

ATTAC s’est fortement impliquée dans le projet « Solid’Arles » qui avait pour but de rendre accessible des paniers repas de qualité (bio et locaux) aux populations défavorisées avant que la municipalité d’Arles ne lance une OPA sur l’association lors de la désignation du Conseil d’Administration.

ATTAC a aussi participé à la création d’une Université Populaire sur Arles.

Garlonn, alterjournaliste de la journée


Compte rendu de la soirée

Hormis les rencontres avec le collectif d’Attac d’Arles, un autre temps fort de la journée a été la préparation du repas en musique, signe s’il en est de l’importance de la nourriture dévorée par les Alter Cyclistes, et donc sub conséquemment de sa préparation.

Or donc, ce moment festif a été l’occasion  de la création ex nihilo, ou peu s’en faut d’un nouveau concept qui est apparu au fur & à mesure de ce temps aussi brouillon que bon enfant.

Mais revenons au détail de cette maturation cérébrale autant que culinaire.

A savoir : chacun(e) des participants avait une idée bien arrêtée concernant tant le déroulement des opérations que le menu à proposer à nos convives : or donc, au regard des ingrédients disponibles (légumes en pagaille, coquillettes du midi, épices diverses & variées, dont l’incontournable pistou…), il fallait donc trancher d’une manière ou d’une autre, ce qui n’était point chose facile, chacun(e) défendant ses propres pratiques, et ne voulant pas y déroger…

Et c’est précisément à ce moment que la magie de « l’autogestion évolutive », nouveau concept à faire breveter sans plus tarder, a vu jour : chacun(e) s’est accordé pour glisser au fur & à mesure de la  préparation des ingrédients (de l’oignon au courgette, des œufs aux coquillettes) et de leur cuisson, son grain de sel…

Et, miracle de la cuisine, chacun(e) a ajouté sa touche à cette œuvre collective qui a été plébiscitée par des Alter Cyclistes pourtant pas si affamés, au vu du peu d’activités physiques pratiquées dans l’après-midi…

Comme quoi l’autogestion peut avoir un avenir pertinent, à condition que chacun(e) puisse y apporter sa contribution personnelle.

Hervé, alterjournaliste du soir