Une soixantaine de cyclistes d’AlterTour repartaient ce lundi matin depuis la Maison de l’économie solidaire (MES). Aux petites heures de la matinée, ils se joignaient au mouvement de soutien au Centre social autogéré CREA à Toulouse puis se dirigeaient vers le Gers.
Des gens venus de toutes les régions, de tous les milieux sociaux et de tous les âges se retrouvent cet été dans une démarche alternative, pour un autre Tour de France à vélo.
«Pour nous, le vélo n’est qu’un moyen de transport ; on est anti Tour de France», explique le coordinateur d’AlterTour, Mathieu Fromont.
Leur itinéraire, le 5e du genre, compte de nombreuses étapes et il regroupe des personnes qui s’intéressent à l’alter mondialisme, à l’écologie, à la décroissance, à la désobéissance civile…
«Nous sommes dans la dénonciation du système actuel qui est compétitif et d’une société organisée autour de la finance, le tout ayant des effets délétères. La monoculture, les intrants chimiques et les OGM en sont des exemples comme l’énergie nucléaire ou l’exploitation des gaz de schiste», signale le coordinateur.
Pointant l’origine de la crise actuelle par les subprimes, le groupe d’AlterTour souhaite à l’opposé adopter une démarche en rendant visite aux alternatives concrètes comme les entreprises en autogestion, les producteurs d’énergies alternatives, les éco-constructeurs ou les différents acteurs engagés dans le secteur de l’économie sociale et solidaire… «Il faut que les infos et qu’une dynamique circulent dans un contexte festif afin de créer des réseaux ; le militantisme se fait au contact des gens», signale ainsi Dominique Gilbon, membre de la MES et de l’association Caracole.
PORTER UN ÉCLAIRAGE SUR CHAQUE SOLUTION ALTERNATIVE
En venant à Ramonville, Mathieu a trouvé une structure qui regroupe dans une démarche cohérente, les grands courants de l’entreprise sociale et solidaire ; «Il y a du sens ici», dit-il.
Pour AlterTour, pas question de pessimisme : «Il faut faire le constat tous ensemble que les ressources vont à l’épuisement et que l’augmentation des prix est inéluctable». Le Ramonvillois de l’étape présent lors du départ d’AlterTour ajoute : «Nous pouvons, dans notre pays, nous organiser sans avoir peur ; il faut anticiper les moments difficiles et (re) mettre les solutions alternatives en route». Pour ces militants, la communication entre les réseaux, nombreux mais dispersés, reste primordiale afin d’inverser le cours d’une crise créée par l’obsession du profit.
REÇUS PAR LES HABITANTS
Partis le 11 juillet de Foix, les cyclistes ont pédalé dans le grand Sud et sont arrivés à Ramonville suivis par leur voiture-balai. Accueillis à la Maison de l’économie solidaire, l’équipe d’Alter Tour a également reçu une visite des futurs occupants de l’habitat groupé du Canal actuellement en construction et d’habitants du Hameau de Mange Pommes.
M-A.D