La moitié du sous-sol lot-et-garonnais renfermerait du gaz de schiste. Un collectif s’oppose à des recherches pour savoir si l’exploitation de ce gaz de schiste est rentable ou non.
Le collectif Non au gaz de schiste a profité du passage dans le département de l’Altertour (voir notre édition d’hier) pour se joindre à lui afin d’informer les Lot-et-garonnais d’une décision qui pourrait être prise d’ici décembre et qui les concerne au premier chef. Il s’agit d’autoriser la filiale de la compagnie américaine BNK à faire des forages afin de savoir si le sous-sol de quatre départements (Lot-et-Garonne, Lot, Gers et Tarn-et-Garonne) renferme assez de gaz de schiste pour être rentable au niveau de l’exploitation. Toute la moitié est du Lot-et-Garonne est concernée avec un sous-sol argileux fait de strates qui renfermeraient des billes d’hydrocarbure
UN SOUS-SOL NATURELLEMENT FRACTURÉ ?
On sait que la France s’est prononcée contre le système dit de fracturation hydraulique pour exploiter le gaz de schiste. Les industriels intéressés par cette exploitation ont aussitôt répondu que les sols concernés étaient naturellement fracturés et qu’ils n’avaient pas besoin de la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste. Une affirmation qui n’a pas manqué de surprendre ceux qui s’opposent au gaz de schiste. Mais le gouvernement ayant délivré des permis, et risquant par là même d’avoir à payer des pénalités s’il les annulait, a laissé une porte ouverte aux industriels pour qu’ils puissent faire des forages de recherche.
«Nous allons remettre une pétition de 5 200 signatures recueillies sur toute la France au préfet et tenter de connaître sa position sur ces forages de recherche, explique Marie-Florence Marchand, coordinatrice du collectif Non au gaz de schiste. Mais ce sont les ministères de l’Industrie et de l’Ecologie qui prendront la décision finale d’accorder ou non un permis de recherche «Beaumont-de-Lomagne» car la ville se trouve au centre de la zone concernée, à la compagnie BNK. C’est pourquoi nous nous mobilisons et continuerons à nous mobiliser pour empêcher que ce permis de recherche soit accordé». Arrivés sur le coup de midi sur la place de la préfecture, les participants à cette manifestation sont restés entre eux. Très peu d’Agenais sont venus les voir pour se renseigner sur cette possible exploitation du gaz de schiste sur le département et les conséquences que cela aurait sur l’environnement. Il est vrai que la canicule qui régnait hier sur la ville, n’incitait guère à sortir, même à l’ombre des grands cyprès de la place Armand-Fallières.
Jean-Noël Daneau
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2012/08/10/1416178-agen-gaz-de-schiste-c-est-non.html