Le Tour de France est attendu dimanche à Foix, ville arrivée de la 14ème étape de la grande boucle… mais en marge de cet évènement planétaire, ce matin presque en catimini, une poignée de cyclistes s’élançaient de la cité comtale pour un tour alternatif et festif.
Ici point de caravane publicitaire, ni de trafic de compléments alimentaires frauduleux, c’est un tour à la carte, en autogestion, une aventure collective pour découvrir des terroirs préservés.
Si bien que dimanche ces «altercyclistes» emprunteront la vallée du Douctouyre pour aller déguster produits du terroir et recharger les batteries chez Philippe Babin, producteur de vin bio ariégeois.
Le message est clair dès le départ : «nous voulons un monde sans dopage, plus équitable et plus juste» et sur les vélos (rebaptisés pour l’occasion «altercyclettes») des messages ou des logos fleurissent en fonction des sensibilités de chacun : non au nucléaire, aux OGM, aux éoliennes…
Ce tour est ouvert à tous les amoureux de la petite reine sans exigence de performances, en relais solidaire, les «altercyclistes» voyagent ensemble à la rencontre d’alternatifs qui ont des choix de vie différents car on se nourrit de la différence des autres et côté aventure humaine, ceux qui y ont goûté une fois, reviennent sans se faire prier comme Marie France, une dynamique retraitée originaire de Bourg en Bresse dans l’Ain: «je pratique le vélo depuis longtemps, j’ai commencé sur l’AlterTour en 2009 en participant à une étape, depuis j’y reviens chaque année et je le suivrai le plus longtemps possible»
Pour Pierre, travailleur au Samu social de Lyon, il s’agit de la première expérience et ses motivations sont plurielles : se déplacer de manière non polluante, rencontrer des alternatifs, faire passer des messages pour une vie meilleure et partager une aventure humaine : «en fait, c’est en famille que je participe à l’AlterTour, précise le jeune lyonnais.
C’est ma sœur, une inconditionnelle de l’épreuve qui m’a motivé à prendre le départ et à la suivre dans cette aventure qui pour elle est une expérience extraordinaire renouvelée chaque année»
Justine en est à son 4ème AlterTour, elle revient chaque année car elle y fait de belles rencontres: «cette initiative prouve qu’un autre monde est possible»
Quant à Bruno, le régional de l’étape, il organise l’AlterTour en Ariège depuis cinq ans il précise bien qu’il n’a pas la prétention d’être le Tour de France : «c’est un tour parallèle, alternatif, on est dans la lutte, dans la non compétition, on dénonce le dopage […] 200 «altercyclistes» sont inscrits sur cette épreuve, nous sommes une cinquantaine par étape et on peut nous rejoindre en cours de route, c’est ce qui fait aussi le charme de cette manifestation»
La 5ème édition de l’AlterTour se déroule du 12 juillet au 19 août, il s’élance de Foix et reliera 12 départements dans le grand Sud-Ouest, avant d’atteindre le Béarn pour une arrivée à Pau, soit un total de 2000 km.
Un tour alternatif qui prend le contre pied du Tour de France, «résistant à tout esprit de compétition qui conduit au dopage sous toutes ses formes» comme l’indiquent les organisateurs qui ont fait de cette phrase du Mahatma Gandhi, leur étendard : «nous devons vivre simple pour que d’autres puissent simplement vivre»
L’AlterTour, une manifestation éducative et festive
A chaque étape sont prévues des conférences, projections de films et visites.
Le Festival Résistances, haut lieu du cinéma citoyen, donne cette année une carte blanche à l’AlterTour samedi 14 juillet à 14h avec la projection du film «L’âge de tous les dopages» de Dominique Béroule.