Au lieu de regarder le Tour de France : participer à l’AlterTour

MathieuRevue de presse

 Cet été, cela vous dirait-il de faire quelques jours de balade en vélo, solo ou en famille, et de rencontrer producteurs bio et autres alternatives sur le parcours ?
C’est ce que vous propose l’Altertour, un demi-tour de France cycliste solidaire, qui se fait en relais avec l’assistance d’un bus, et dont les étapes sont ponctuées de soirées festives avec films et débats sur le thème “pour un modèle agricole et économique respectueux des hommes et de la nature.”…

Chouette programme !

Une aventure humaine

Le premier Altertour a eu lieu en 2008. Dom apprécie la qualité des liens humains tissés pendant cette épreuve solidaire qui associait des personnes de 8 à 88 ans, ayant des situations professionnelles différentes : “Les liens tissés pendant l’AlterTour entre cyclistes et accueillants sont ceux de personnes ayant partagé une épreuve humaine unique, sans discrimination d’age ni de profession, et où l’initiative de chacun est encouragée.”

Pour beaucoup, ces relations se sont prolongées depuis l’été avec l’élaboration de l’AlterTour 2009. A chaque étape, un comité d’accueil et d’organisation se met en place. Les anciens aident les nouveaux organisateurs et passent le relais… Pour certains, venus du cyclisme, c’est une découverte complète de toutes ces alternatives écologiques, et de ces manières de fonctionner … différentes…

Dom : “Pour cet autre tour, on essaie que la réalisation soit exemplaire, qu’elle soit en elle-même une démonstration du message porté”.

Quel est ce message ?

>> La voie de la compétitivité est une autoroute sans issue.
Fifi : « La compétition aveugle que se livrent les individus, les groupements et les nations n’est que le simulacre de la guerre de tous contre tous et finira par anéantir toute vie. L’attitude dissidente majeure au système dominant peut être résumée dans la formule : Je ne suis pas un concurrent. »

>> Il existe des alternatives réalistes à la tentative actuelle de sauvetage du « chacun pour soi » économique, coûteux pour la collectivité et pour son service public, et qui nous est pourtant présenté comme la solution unique à la crise que traverse la société depuis quelques mois.
>> A l’opposé, trop de grands projets institutionnels menacent l’environnement, et alors que leur coût est exorbitant, d’une part leur finalité est très discutable et d’autre part ils auraient de très néfastes conséquences écologiques. L’AlterTour a donc également pour objectif de soutenir les initiatives locales courageuses de celles et ceux qui luttent contre ces projets.
Ces projets que la crise économique finit de disqualifier ; la population locale s’y oppose, leur préférant la préservation de l’environnement, et le maintien d’une agriculture durable. Il s’agit de grand centres commerciaux, de complexes autoroutiers, de port méthanier (St-Jouaint, soirée du 29 juillet), de centrale nucléaire (Penly, étape du 27 juillet) ou du doublement d’un aéroport (Notre-Dame-des-Landes, arrivée au Camp Action Climat le 8 août 09).
L’arrivée du prochain AlterTour aura effectivement lieu à Notre-Dame-des-Landes, pendant le camp-action-climat international prévu pour informer le public sur le projet de second aéroport de Nantes. Le coût en est estimé à 3 milliards d’euros, alors que l’aéroport existant serait actuellement sous-exploité ; ses conséquences écologiques sont celles d’un aéroport (faut-il en dire plus ?). Sans oublier qu’il accroîtrait encore la délocalisation, et donc le chômage dans l’hexagone.
(…)

Revue Passerelle Eco n°33