En cette année 2009, plus de 100 000 antennes-relais font vivre 53 millions de téléphones portables. Bien que leur densité soit plus faible en milieu rural, la puissance de ces antennes y est plus élevée qu’en ville, de manière à couvrir un large territoire. En nous affranchissant de l’éternelle contrainte du temps et de l’espace, cette nouvelle technologie ne produit-elle pas des risques sanitaires ? Peut-on ainsi parler de « dopage des télécommunications par les ondes à haute fréquence » ? Deux des promoteurs de l’« AlterTour pour une planète sans dopages » tentent de répondre à cette question d’actualité.
Les inoffensifs châteaux d’eau et les pylônes de lignes électriques à haute-tension ne sont plus les seuls ouvrages utilitaires à se dresser dans le paysage de nos campagnes. En milieu rural, on les rencontre par hasard au milieu d’une forêt ou au bord d’une autoroute ; mais elles envahissent surtout les toits des villes, parfois dissimulées à l’intérieur d’une fausse cheminée. Elles se font en effet plus discrètes que les éoliennes. Ce sont les antennes de téléphonie mobile. Mais pourquoi chercherait-t-on à les masquer ?
Il s’agit peut-être d’un indice nous orientant vers la notion de dopage, qui va de pair avec celle de masquage. En sport, la prise de certaines substances dopantes peut être masquée par un autre produit. Ainsi, la prise d’un médicament obtenu facilement par ordonnance tel que la Ventoline permet-elle de cacher un stimulant interdit : l’amphétamine. En agriculture, le maïs dopé par des gènes étrangers peut être masqué par une réglementation laxiste, n’indiquant pas précisément les zones de cultures transgéniques.
Le dossier de la téléphonie mobile présente d’ailleurs de fortes analogies avec celui des OGM : Si pollution il y a, elle est dans les deux cas silencieuse, inodore et invisible. Les grandes compagnies d’assurance n’en couvrent pas les risques. Ce sont des produits de haute technologie, défendus par des experts à la fois juge et partie, qui prétendent que la pratique en question n’est pas différente de celles qui ont fait leur preuve depuis longtemps. De même que la manipulation génétique est pratiquée par la nature depuis des millénaires (sic), la téléphonie mobile produit des ondes radios comme il en existe depuis un demi-siècle (re-sic).
On oublie de préciser une différence physique majeure : la haute fréquence des ondes émises (micro-ondes), qui pourrait interférer avec des phénomènes physiologiques, sachant que nos cellules sont de véritables usines de communication. La preuve évidente d’une résonance « physiologique » de ces micro-ondes est le réchauffement qu’elles peuvent procurer aux aliments.
Lors d’une récente conférence donnée en cette période du «Grenelle de la téléphonie mobile», le Professeur Dominique Belpomme, parrain de l’AlterTour 2009 (et aussi Cancérologue 🙂 déclarait : « Il est clair que l’utilisation prolongée du portable est cancérigène ». Les cellules cancérigènes se comportent en effet de manière autonome ; comme si leur système de communication avec les cellules saines avait été perturbé.
Dans le cas des antennes de nos campagnes, le champ de micro-ondes reçu dans son champ par le fermier ou son troupeau, est très faible (0,6 V/m). C’est l’argument avancé par les défenseurs de la téléphonie mobile : les doses négligeables d’exposition. Cependant, si toxicité il y a, elle n’est pas aigue, mais chronique : c’est la durée d’exposition qui est en cause.
Le dopage de nos communications sera l’un des sujets abordés lors d’une des conférences-débat de l’AlterTour 2009, en particulier dans le cadre d’une campagne menée actuellement par « Agir Pour l’Environnement », l’un des partenaires du tour.
Alex & Dom, altercyclistes
Des articles récents viennent confirmer nos soupçons de dopage des télécommunications par les micro-ondes : ceux qui suivent concernent par exemple l’influence des micro-ondes sur la reproduction animale.
– Magras I.N., Xenos T.D. radiation-induced changes in the prenatal development of mice, Bioelectromagnetics (1997) : des souris femelles exposées en continu à une intensité voisine de 0,6 V/m sont devenues totalement stériles à la cinquième génération.
– Gul A., Celebi H., Ugras S. The effects of microwave emitted by cellular phones on ovarian follicles in rats. Arc Gynecol Obstet. (25 février 2009) : la diminution du nombre d’ovocytes est notable après la première gestation chez des rates exposées à un téléphone portable en veille.