Pendant que les grands noms du cyclisme quittaient Rotterdam pour rejoindre Bruxelles hier, une autre caravane du tour traversait le département. Mais sans jamais dépasser les 15 km à l’heure ! L’AlterTour 2010 a débarqué à Taverny en début d’après-midi avant de prendre la route de Saint-Ouen-l’Aumône, Courdimanche puis Genainville, dans le Vexin.
« Nous mettons deux fois plus de temps que les coureurs du Tour de France pour un circuit deux fois moins long » résume Dominique Béroule, l’un des organisateurs. Car, loin d’être une compétition, ce parcours-relais veut avant tout délivrer un message. « Pour une planète sans dopage », tel est le slogan de ces cyclistes vêtus de vert. Le peloton rassemble des militants divers venus pour partager quelques étapes ou davantage. Personne ne pédale en continu, un bus à l’allure hippy assure le transport de ceux qui se reposent. « Nous avons aussi des familles qui viennent passer un moment de détente différent, explique Dominique Béroule. L’AlterTour est à la fois un évènement pédagogique et festif ! »
La manifestation en est déjà à sa troisième édition, mais c’est la première fois qu’elle traverse l’Île-de-France. Les Val-d’Oislens qui avaient participé aux précédentes déclinaisons se sont fait un plaisir de baliser le parcours, à domicile. « Déjà, rien qu’au moment où j’ai installé le fléchage, des passants sont venus spontanément me poser des questions, explique Alain Perrin, un habitant de Saint-Ouen-l’Aumône. C’est exactement ce que nous cherchons : susciter des questions, que les gens s’interrogent en nous voyant passer. »
Surconsommation, pollution, crise économique… : l’AlterTour entend dénoncer un large spectre de dérives. « Les dopage, c’est le simple fait d’accroitre temporairement une activité sans tenir compte des conséquences néfastes à long terme », détaille Dominique Béroule. « Nous sommes partis du dopage sportif, qui est connu de tous, pour montrer que le même phénomène existe ailleurs, en agriculture, dans l’économie… »
Après avoir rencontré les militants de la Maison de la Vigilance, association antinucléaire installée aux portes de la base aérienne de Taverny, le cortège a pris la direction du cinéma Utiopia à Saint-Ouen-l’Aumône. Ce matin, les cyclistes visitent la bergerie du Villarceaux, l’exploitation « modèle » du Vexin en terme de développement durable et d’écologie. « Je pense qu’il est très important de mettre en avant de tel projets alternatifs, juge Bernard Loup, un autre Val-d’Oisien qui à enfourché son vélo pour l’étape. En Île-de-France, nous produisons 1 à 2 % de notre nourriture, c’est tout. Chez moi à Domont, nous nous battons afin de conserver les terres agricoles qui nous restent. Pour nos enfants… »
Ce drôle de peloton traversera aujourd’hui les Yvelines. L’arrivée est prévue sur le plateau de Millesvaches, en Limousin, le 15 août.
Le Parisien