L’«autre tour de France», qui chemine sur les routes de l’Hexagone à la découverte des alternatives écologiques ou sociales, va passer cinq jours en Charente début août. De nombreux rendez-vous sont au programme. Seul point commun avec «le» Tour de France cycliste: des vélos et des mollets. L’AlterTour lancé en 2007, s’affiche «Tour cycliste familial en relais solidaire pour une nature sans dopage» et veut «relier» les initiatives alternatives qu’elles soient écologiques, sociales, économiques, agricoles, éducatives… L’édition 2010, partie le 2 juillet de Paris, passera par la Charente du 2 au 6 août (voir encadré) avant de finir son parcours de 2.000 kilomètres en forme d’escargot le 14 août à Jarnages dans la Creuse. Cette manifestation itinérante est préparée par des bénévoles. En Charente, ce sont des militants d’associations, du collectif anti-OGM (organismes génétiquement modifiés) qui ont mis les mains dans le cambouis pour concocter un programme qui ait du sens. On retrouve notamment Serge Roy de Charente Nature qui a déjà participé à une étape bretonne de l’AlterTour, Jean Rousseau, un des pionniers de l’agriculture biologique en Charente, André Puygrenier, le président du collectif anti-OGM, Jean-Pierre Lafitte président de l’Association protection et avenir en pays d’Aigre (Apapa). Ils étaient hier à la Maison du patrimoine de Tusson où s’arrêtera l’AlterTour le 5 août. «On a voulu valoriser des initiatives locales et citoyennes dans l’agriculture, l’énergie, l’habitat, le travail, le tourisme… également provoquer des rencontres pédagogiques, des discussions qui créent du lien social», souligne Aude Labat, une des organisatrices des étapes charentaises qui attendent une soixantaine d’altercyclistes. Pas de performance individuelle, mais un projet collectif Plusieurs des rencontres seront accessibles au public. «Il y aura à chaque fois des échanges, des éclairages, des discussions», appuie André Puygrenier qui voit dans cette initiative un contre-pied à l’actualité: «L’AlterTour est en opposition avec l’esprit de compétition qui conduit au dopage dans le sport et à la logique de l’agriculture productiviste qui débouche notamment sur les OGM.» Sur les routes charentaises, on croisera peut-être ce peloton vert accompagné de l’alterbus, une voiture de tête avec une remorque pour le fléchage et la préparation des repas, et un fourgon balai transportant des bagages et tirant une remorque de vélos. Des cyclistes qui ne cherchent pas la performance individuelle mais un projet collectif. Très loin de l’autre Tour de France.
Frédéric BERG, Charente Libre