D’oasis en oasis
Nous nous roulons d’oasis en oasis. Après avoir découvert Ti Lipouz, quelques coups de pédale plus loin, nous voilà à Kerlanic, situé sur la commune de Plélauff. Depuis un peu plus de deux ans, cinq adultes et cinq enfants s’emploient à développer un lieu de vie alternatif. Ce projet a été initié par Audrey qui retrouve le bonheur dans la simplicité, après avoir trop couru lorsqu’elle était cadre parisienne. Ici, point d’accès à l’eau ou à l’électricité courante. La recherche d’autonomie est totale, jusque dans l’expérimentation de l’instruction libre. Mais autonomie ne veut pas dire autarcie et Kerlanic se veut un lieu ouvert et accueillant, à l’image de son « Jamal’s bar » qui porte le nom de son initiateur de passage sur les lieux et de son festival annuel. La maison est rénovée avec des lieux d’accueil, une phyto-épuration, des panneaux solaires. L’eau se récupère directement à la source, à trois kilomètres de là. C’est qu’en Bretagne, chaque source à son histoire. Le soir, une immense chaine humaine s’organise pour ramener de la forêt le bois qui servira à alimenter le poêle pour l’hiver. On découvre à Kerlanic une autre approche de l’élevage des chèvres, dans le respect profond de l’animal. Le sevrage est naturel, la traite se fait à la main, en liberté, et à la demande de l’animal. Cinq chèvres offrent entre cinq et dix litres de lait par jour, qui sera transformé en fromage. Elles ne sont pas écornées et la hiérarchie du troupeau respectée. Le jardin d’espérance se met en place peu à peu, comme le jardin humain.
Marion