Visite du lieu de mémoire : terre d’accueil pour les protestants lors de la contre réforme (XVI° siècle) puis avec l’hébergement d’enfants stéphanois pendant les étés dans des structures appropriées, de réfugiés espagnols dès 1939, les habitants du plateau de Chambon se sont mobilisés pour cacher des personnes juives et des réfractaires au STO.
Les pasteurs Trocmé et Theis, objecteurs de conscience éclairés, n’hésitaient pas à critiquer le caractère inhumain de la ségrégation. Dans leur prêche, ils exhortaient la population à « opposer à la violence les armes de l’esprit, sans crainte, orgueil ou haine ». Albert Camus a écrit sur ces terres La Peste, où les protagonistes préfèrent combattre le mal que le fuir.
L’éloignement des grandes villes, la lutte armée, l’accueil œcuménique auraient contribué, selon les chiffres avancés, à sauver de 800 a 5000 personnes du génocide ; Chambon et son plateau ont reçu la distinction collective par Israël de juste (personne qui a sauvé un juif au péril de sa vie).
Déjeuner au Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA) autour de plats traditionnels préparés par les résidents. Ils vivent ici dans l’attente d’une nouvelle vie.
Ils viennent d’Albanie, d’Arménie, du Congo ou encore de Géorgie. L’échange se noue autant que la langue le permet. Certains sont résidents depuis quelques semaines, d’autres depuis plusieurs années.
Les enfants vont à l’école et apprennent vite le français. Les adultes bénéficient de cours de français dans le CADA mais n’ont droit à aucune activité rémunérée ni formation professionnelle. En moyenne, le délai d’attente pour l’aboutissement des demandes d’asile est de 19 mois.
Plateau Asile Solidarité (PAS) fédère les associations locales d’aide aux réfugiés, fidèle à l’histoire d’accueil du plateau. Le parcours du combattant administratif vécu par les migrants demandeurs d’asile est illustré par un jeu de l’oie : les règles ne sont pas les mêmes pour tous et le hasard joue un grand rôle dans l’aboutissement du parcours
Franck et Manuel