« On ne sera même pas propre pour le 14 juillet ! ». Cette remarque ironique, énoncée dès le réveil sur un ton tragique par Stéphane, provoque l’hilarité d’Anny, sa voisine de dortoir improvisé. Nous sommes bien le matin du 14 juillet, après une soirée mémorable de l’AlterTour à l’Arche de la Nature du Mans, suivie d’une nuit courte et fraîche sur un site ne comportant pas de douche. Le rire d’Anny identifie une rupture dans nos habitudes. Dans la réalité décalée que met en scène cet autre tour de France, peu importe en définitive de rompre avec les réflexes quotidiens et les événements sacralisés. Car la priorité est ailleurs. Le but commun des participants peut impliquer du renoncement : à la toilette quotidienne, voire même à la retransmission du défilé militaire sur les Champs-Elysées (ou arrivera bientôt le Tour-de-France) ! Désolé, les altercyclistes ont d’abord rendez-vous avec les fermiers, les associations et les bénévoles qui ont préparé leur accueil, l’après-midi, le soir, et sur les 200 relais que comporte cette vraie grande boucle de 3000 km.
Après un après-midi champêtre à la Ferme de l’Ermitage chez Marie & Thierry de Ste-Gemmes-le-Robert, animé par les guitares sèches, voix et percussions du groupe Rictus, nous nous sommes retrouvé avec des visiteurs (plus de 200 personnes – d’après la police – ), sur la Ferme la Naillère de Sylvie & Jean-pierre d’Argentré. Sur le site, on pouvait trouver un coin « repas en plein-air », un lieu d’exposition et de présentation des ouvrages du bibliobus, une grange transformée en salle de spectacle, un terrain de camping et… une série de douches à chauffage solaire monté spécialement pour les altercyclistes.
En soirée, Charlotte Normand nous a interprété « Palotte se met au vert », avec l’aide de deux altercyclistes à la régie pour l’éclairage et le son. Beaucoup de bonne musique ensuite jusque tard dans la nuit.
Dom